L’opération Wuambushu n’a toujours pas été confirmée officiellement par le gouvernement et pourtant elle fait couler beaucoup d’encre. On peut désormais distinguer deux clans, ceux qui sont en faveur et ceux qui sont contre. Et chaque parti se manifeste à coup de communiqués de presse et de lettres adressées au gouvernement. Le dernier en date, est un courrier co-signé par cinq collectifs mahorais. Les deux collectifs des citoyens de Mayotte, le collectif Ré-MaA, les Femmes leaders, et le Codim (comité de défense des intérêts de Mayotte). Tous ne demandent qu’une chose, la poursuite de l’opération Wuambushu. Cette lettre adressée au ministre de l’intérieur et des Outre-mer, vient en réaction à la prise de position de la Commission nationale des Droits de l’Homme qui a demandé à Gérald Darmanin de renoncer à l’opération Wuambushu dans un courrier datant du 17 mars dernier.
Selon les représentants des collectifs locaux, « les motifs sont tout aussi fallacieux et cachent à peine les motivations politiques pour lesquelles luttent les associations pseudo-humanitaires mais en réalité néocoloniales par la politique de colonisation humano-humanitaire qu’elles défendent à Mayotte et auxquelles la CNDH accorde habituellement une oreille particulièrement attentive. »
Les voix s’élèvent contre Wuambushu
La commission nationale des Droits de l’Homme est loin d’être la seule à s’indigner contre Wuambushu. Récemment, l’UNICEF a également fait part de son inquiétude quant au respect des droits des enfants étrangers dans le cadre de cette opération. Au niveau local, le syndicat de la magistrature ainsi que des professionnels du centre hospitalier de Mayotte, estiment que le gouvernement devrait faire marche arrière. Et ils sont également épinglés par les collectifs de Mayotte dans ce courrier. Ces derniers ne tolèrent pas non plus les propos de la commission nationale des Droits de l’Homme les concernant. « Nous condamnons fermement les propos de la CNDH qui qualifient nos collectifs de violents. La CNDH oublie les nombreux clandestins qui, aidés par les associations avec lesquelles la CNDH travaille en locale, font un chantage permanent aux autorités, sous la menace de violences en tout genre avec machette et qui justifient honteusement leurs crimes et délits par leurs conditions de vie », peut-on lire.
Pour rappel, malgré les interpellations des uns et des autres le gouvernement n’a toujours pas réagi de manière officielle. Cependant, la préparation de l’opération Wuambushu se poursuit discrètement. Il ne reste plus qu’une dizaine de jours.