Cases détruites à M’tsamboro dans le cadre d’une opération de lutte contre l'immigration clandestine

Destruction de cases par les gendarmes plage du préfet
A M’tsamboro, ce lundi, le préfet a mené une opération de destruction de cases occupées par des agriculteurs Mahorais. Son objectif étant de protéger le littoral mais de surtout lutter contre l'immigration clandestine. Les lieux seraient un endroit parfait pour faire débarquer entre autres des personnes arrivées en kwassa à Mayotte.

C’est à bord d’un zodiaque que François-Xavier Bieuville et son équipe sont arrivés à la plage du préfet dans la commune de M’tsamboro. Devant la presse locale, conviée, il réaffirme sur place, l’intention de détruire toutes les cases en tôle, au nom de la protection de l’environnement mais surtout de la lutte contre l’immigration clandestine. Selon lui, de fréquents débarquements de personnes en situation irrégulière se font. Un endroit en hauteur qui sert également à surveiller les opérations des forces de l'ordre français et donner l'alerte aux passeurs.

Mais cette opération n’est pas du tout au goût des Mahorais qui cultivent sur ces terres depuis de nombreuses années. Des champs hérités de leurs aïeux, seul moyen de subsistance pour la plupart d'entre eux. Avec leurs récoltes, ils font vivre les membres de leurs familles et se sentent démunis face à une décision aussi brutale des autorités. Des autorités qui leur reprochent d'être complices de l'immigration clandestine installée là-bas. Mais ceux-ci s'en défendent.

Si le préfet de Mayotte se félicite de travailler en collaboration avec le conseil départemental, autre propriétaire des lieux, en plus du conservatoire du littoral, la conseillère départementale de M'tsamboro, Zouhouria Mouayad Ben est contre les méthodes employées. S'étant invitée sur l'îlot, elle a négocié des contreparties en faveur des agriculteurs. Les familles pourront cultiver jusqu'à la fin de la saison des pluies. Mais par la suite, c'est la grande incertitude pour elles. Par ailleurs, François-Xavier Bieuville promet une indemnisation à hauteur de 1150 euros par hectares, ainsi que d'autres terrains cultivables en compensation.