L’affaire a éclaté le 17 janvier 2023. Ce jour-là le président Azali présentait ses vœux à la presse. Lors de la cérémonie au palais présidentiel, Anjouza Abouheir, journaliste à la Gazette des Comores et vice-présidente du syndicat des journalistes prenait la parole pour dénoncer des attouchements sexuels sur des jeunes femmes par un supérieur au sein de l’ORTC, l’Office de Radiotélévision des Comores :
Nous savons que cet homme promet des promotions à ces jeunes femmes si elles se laissent faire
et elle ajoutait « nous faisons savoir à ces auteurs qu’ils entendront parler de nous, et nous nous plaçons du côté des victimes ».
Cette sortie avait jeté un froid. Le président Azali s’était montré agacé, « ça ne se fait pas dans des lieux comme ça où nous sommes » avait-il rétorqué. L’affaire a été évoquée dans les médias, y compris à l’extérieur du pays. Aucune enquête, aucune poursuite ni disciplinaire ni judiciaire, n’a été faite sur la base de ces accusations.
En revanche les journalistes, eux, sont poursuivis. Comparaissent aujourd’hui la vice-présidente du syndicat, le correspondant de RFI qui a relaté l’affaire, ainsi qu’un autre journaliste du média « Facebook FM ». Seuls ceux qui ont dénoncé le crime sont sur le banc des accusés.