Ce fut une réunion tendue ce week-end aux Comores entre le directeur des affaires judiciaires et les équipes du palais de justice de Fomboni, la capitale de Mohéli. Comme le relate Al-Watwan, le directeur en a profité pour dénoncer un manque de ponctualité : "je suis venu ici deux ou trois fois, et la majorité des employés étaient absents. Certains prennent des congés sans nous en informer en laissant des dossiers de plaintes dans leurs bureaux.” Et ce n’est pas sans conséquence : les gardes à vue ne doivent pas dépasser 24h. À Mohéli, elles durent parfois deux semaines.
Autre grief du directeur : les conflits entre les trois cadis de l’île, des représentants religieux qui font office de juges musulmans. Durant cette rencontre l’un d’eux en a profité pour aussi faire ses demandes au directeur : “nous n’avons ni bureau, ni moyens de transport. Nos conditions de travail sont très médiocres.” Il y a cinq ans le palais de justice de Moroni avait même connu un manque de juges, plusieurs magistrats avaient claqué la porte pour se reconvertir comme avocats.