De Grande-Terre à Petite-Terre, c'est le même spectacle de désolation qui s'impose sous les yeux des sinistrés et des personnels mobilisés sur le terrain après le passage du cyclone Chido.
Les vents forts qui ont balayé Mayotte ont laissé des cicatrices béantes partout dans l'archipel : des maisons éventrées aux amas de tôles envolées défigurant le paysage. Dans le quartier de Labattoir, à Dzaoudzi, une mère de famille confie avoir vu la mort de près.
Regardez le reportage de Mayotte La 1ère :
Secourue par des voisins à Labattoir
"Je n'avais jamais vu de cyclone comme ça, c'est le première fois, témoigne-t-elle. Mais on est là... Dieu merci, je suis saine et sauve, c'est l'essentiel". Elle explique qu'elle n'a eu droit qu'à quelques secondes seulement pour réagir et protéger ses proches.
"Quand j'ai entendu les éclats, j'ai été obligée de partir vers l'autre porte, derrière. Les voisins m'ont appelée pour rentrer chez eux avec mes enfants", relate-t-elle. "Jusqu'à finir par dormir à la mosquée le soir parce qu'il y avait déjà beaucoup de monde chez ma voisine".
"On fait avec ce que l'on a..."
Dans un quartier voisin, une autre habitante avoue avoir sous-estimé le phénomène, comme de nombreux autres mahorais. Un comportement qui aurait pu lui coûter la vie, à elle et ses proches, comme elle le reconnait elle-même. "On a dû se réfugier sous la table", raconte-t-elle, alors qu'à ce moment-là, à l'extérieur, les vents soufflaient sans relâche.
Même paysage apocalyptique à la Vigie, où les bangas, ces habitations de fortune présentes à foison sur les collines, ont brutalement disparu, comme si elles avaient été soufflées dans l'explosion d'une bombe.
Sur place, certains habitants ont déjà commencé à reconstruire leurs habitations, seuls. "Là, je suis en train d'arranger les tôles pour arranger un autre banga, confirme un homme équipé d'un casque et d'un gilet. J'ignore si j'aurais les moyens d'en racheter d'autres. On fait avec ce que l'on a...".