Cyclone Chido : un cimetière sauvage à Koungou

A leur passage sur la route nationale, les automobilistes peuvent voir ces tombes apparues après le passage de Chido
Des sinistrés procéderaient-ils réellement aux inhumations de leurs proches victimes du passage du cyclone Chido sans aucune autorisation ? Reportage à Majicavo, dans la commune de Koungou.

La terre fraîchement retournée juste au bord de la route nationale laisse peu de place au doute. À Majicavo, dans la commune de Koungou, les corps de victimes probables du cyclone Chido ont été enterrés sur place, là où des blocs de pierre sont également disposés. 

"Quand on passe en voiture, on voit que ces tombes sont récentes, confie une habitante témoignant à visage caché. De la route, j'en ai vu trois ou quatre, mais je n'ai pas cherché à regarder. On préfère regarder les vivants que les morts".

La localité est sans doute loin d'être la seule où des corps ont été enterrés sans aucune déclaration. Dans la religion musulmane, les défunts doivent être inhumés sous 24 heures, une des raisons expliquant le phénomène observé dans ce contexte post-apocalyptique, ce qui rend aussi compliqué le décompte réel des victimes.

Un cimetière sauvage à Koungou après le passage du cyclone Chido

La "fake news" des charniers, selon le préfet

Lundi 23 décembre, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville a toutefois contesté l'existence de "charniers", lors d'une conférence tenue à l'issue de la journée de deuil national. Une "fake news", a-t-il défendu.

"Nous avons eu des informations pour aller constater des lieux de sépultures, mais nous en avons très peu au final", a-t-il ajouté. Le bilan officiel fait toujours état pour l'instant de 35 morts, un chiffre très probablement sous-évalué.  "Pour l'instant, on voit que c'est très compliqué d'avoir un chiffre consolidé", reconnaît néanmoins le préfet.

Dans le secteur de Majicavo à Koungou, quelques jours après le passage de Chido