Cyclone Chido : une rentrée administrative "avec plein d'incertitudes" à la cité scolaire de Bandrélé

Le personnel de la cité scolaire de Bandrélé a fait sa rentrée administrative ce lundi en présence du recteur
Le personnel de l'Éducation nationale fait sa rentrée administrative ce lundi 20 janvier, une semaine avant les élèves. À la cité scolaire de Bandrélé, les enseignants "dubitatifs et inquiets", cherchent à comprendre comment la reprise des cours va s'organiser, face aux nombreux dégâts laissés par le cyclone Chido.

Rassemblé dans la cour, le personnel de la cité scolaire de Bandrélé écoute le discours du recteur de Mayotte. Jacques Mikulovic s'est rendu sur place à l'occasion de la rentrée administrative ce lundi 20 janvier pour les enseignants et les agents. Les élèves reprendront les cours la semaine suivante. Comment ? C'est la question dans tous les esprits, il ne reste que sept jours pour y répondre. 

L'établissement, qui abrite un collège et un lycée polyvalent, a été relativement épargné par le passage du cyclone Chido et les pillages, par rapport à d'autres bâtiments du second degré. Mais il n'y a pas que les salles à reconstruire, les esprits fragilisés par ces épreuves aussi. "On est mitigé, est-ce qu'on va bien ? On ne sait pas, on fait avec", répond Haethoune Ahamadi, une professeur d'anglais au collège de Bandrélé.

Des enseignants inquiets pour leurs élèves

"On est beaucoup à être fragilisés, dubitatifs, avec beaucoup d'incertitude et d'interrogation. On sait qu'il va falloir reprendre avec les élèves, on vient voir ce qui va nous être proposé", ajoute une enseignante d'espagnol. Dans son discours, le recteur appelle "à s'adapter et être créatif", la professeure complète "il va bien falloir, on n'aura pas le choix que de s'adapter."

Le premier jour, les cahiers ne seront pas immédiatement ouverts. Les enseignants savent qu'il y aura d'abord un temps d'échange, de retrouvaille pour connaître également leur état psychologique. "Ma principale inquiétude, ce sont mes élèves : est-ce que je vais les retrouver ? Qui est parti ? Comment ils ont vécu la chose ? Comment ils sont logés ? Il me tarde de les retrouver et d'échanger avec eux", énumère Sibel Fortin, enseignante de mathématique au collège.

Une semaine pour préparer la reprise des cours

Les cours pourront-ils reprendre le 27 janvier pour les environ 117.000 élèves de l'Académie de Mayotte ? "C'est l'objectif de cette semaine", assure le recteur, Jacques Mikulovic. "On va faire le point sur le matériel pédagogique, qu'on sait très impacté, appeler les élèves pour faire un état des lieux précis, on a vu aussi ce besoin d'accompagnement psychologique." D'ici sept jours, le recteur espère "être fin prêt" pour accueillir les élèves, avant la reprise "d'un rythme de croisière à partir de début février."

En parallèle, des dispositifs pédagogiques ont été mis en place comme la diffusion de modules sur Mayotte la 1ère, la possibilité de solliciter un tutorat national ou encore l'accès aux ressources numériques du CNED. "Ces apports extérieurs peut-être viendront compenser les disciplines qu'on ne peut pas encadrer car on manque de professeurs, ou les temps scolaires qu'on ne peut pas pleinement assurer car tout le monde ne pourra pas être à l'école en même temps", ajoute le recteur. 

La rentrée s'est faite dans un amphithéâtre éventré ce lundi au lycée des Lumières de Mamoudzou

Les syndicats enseignants ont également voulu maintenir la pression en organisant ce lundi matin une manifestation devant le rectorat. "Pour s'assurer que celle-ci soit faite dans des conditions de sécurité maximale pour les élèves et les personnels", explique Jérémie Saiseau, le cosecrétaire de la CGT Educ'Action. "Plus largement, il faut repenser l'attractivité de Mayotte, qui a encore pris un coup avec le passage du cyclone Chido. Toutes les revendications que nous avions avant sont toujours d'actualité." Selon le syndicaliste, le monde éducatif et notamment ses contractuels attendant "un signal fort." 

Les enseignants grévistes rassemblés devant le rectorat ce lundi