Destruction de cases en tôles à Kahani

En novembre 2020 et en présence des forces de l'ordre, les habitations illégales en tôle construite sur une parcelle du conseil départemental ont été démolies. Les ministres y seront ce lundi pour inaugurer le hub pour les bus scolaires.
96 cases détruites, les opérations de destructions d'habitats illégales se poursuivent. Ce matin à Kahani, le site du futur hub a été déblayé. 65 gendarmes et 20 agents du GAO étaient surplace pour veiller au bon déroulement des opérations. Une opération qui en appel de nombreuses autres.
Les gravats seront évacués par une entreprise mandatée par le Conseil Départemental qui assure aussi la maitrise d'ouvrage du chantier du hub de Kahani.
3 engins de démolitions s’activent sur ce terrain du Département à Kahani. Ils détruisent les construction en tôle illégales où vivaient 400 personnes.“C’est une opération de destruction de bangas qui revêt une ampleur considérable puisque nous avons détruit 96 bangas. C’est une opération que nous préparons depuis 5 semaines sur la base de la loi ELAN. C’est la première fois à Mayotte que l’on mobilise cette disposition pour détruire un bidonville qui n’avait aucune salubrité et qui ne répondait à aucune condition sanitaire “ explique Jean-François Colombet, Préfet de Mayotte.
Une démolition qui a lieu sous les yeux du Préfet, du Président du Conseil départemental …
Une destruction qualifiée d’emblématique par le préfet puisqu’elle va permettre au Conseil Départemental de réaliser le projet de hub de Kahani.
L'actuel hub de Kahani, trop étroit et trop proche du lycée laissera sa place à un hub de plus de 5000m2
“C’est un espace dédié aux bus scolaires, l’arrivée, le redéploiement. C’est environ 5000 élèves, qui arrivent et qui vont être déployés au sud, au nord été à l’est de Mayotte. C’est une parcelle du Département et nous assurons, la maîtrise d’ouvrage de ce hub et en même temps nous allons également assurer le ramassage des gravats et de tous les agrégats qui sont là “explique Soibahadine Ibrahim Ramadani, président du conseil départemental de Mayotte.
Le terrain de 5000 m2 n'est plus que déchets
Des déchets, il y en a à perte de vue sur le terrain de 5000 m2. Tôles, chevrons, chaussures … des vestiges que les 400 familles délogés ont laissé derrière elles. “ Ce bidonville nous a posé quelques problèmes par le passé. Vous vous souvenez des agressions que nous avons pu enregistrer notamment sur les pompiers et sur d’autres structures. Et en même temps, c’est une opération qui permettra au Conseil Départemental d’investir dans l’avenir des jeunes et de construire un hub en toute sécurité, dans les meilleures conditions possibles “annonce le Préfet de Mayotte avec satisfaction.
 
65 gendarmes et 20 agents du GAO, l'unité d'interpellation de la police aux frontières étaient présents pour sécuriser l'opération de démolition.
Cette opération est en préparation depuis 5 semaines. La gendarmerie, la police nationale et notamment l’unité du GAO;le Groupe d'Appui Opérationnel, l’unité d’interpellation de la police aux frontières, ont interpellé 133 étrangers en situation irrégulière. “C’était absolument indispensable de procéder à ces opérations avant de détruire le bidonville. (…) La loi ÉLAN nous fait obligation d’héberger à titre provisoire, nous avons hébergé une vingtaine de Français qui vont tout naturellement chercher soit un hébergement dans leur famille, soit eux même prendre un nouveau logement, sachant que la plupart d’entre eux sont salariés “ annonce Jean-François Colombet, le Préfet de Mayotte.
L'opération de destruction sera suivi d'une phase de sécurisation.
Une fois le terrain nettoyé, viendra la phase sécurisation du site. Au cours de ces quinze jours, la gendarmerie effectuera des rondes régulières. Ceci, afin d’éviter que l’entreprise chargée des travaux ne se fasse intimider ou agresser par des gens mécontents. A la mi-décembre, si les conditions climatiques le permettent,les travaux de construction du hub démarreront pour une durée d’un an et pour un coût de 3 millions d’euros. “Pendant ce laps de temps, nous allons travailler en partenariat avec l’Etat, la gendarmerie, les maires pour voir comment on pourra créer les meilleures conditions possibles de sécurité de nos élèves, il y aura quand même environ 5000 élèves tous les jours. Les conditions de sécurité, les conditions de restauration… En même temps, faire travailler autour les activités annexes pour les habitants, notamment de Kahani “ augure le président du Conseil Départemantal.

"On ne va pas s’arrêter là, c’est le début. Je l’avais annoncé lorsque j’avais présenté la feuille de route de l'État territorial au mois de septembre".

Jean-François Colombet, Préfet de Mayotte.

L'opération menée sous le fondement de la loi ELAN
De telles opérations sont très lourdes à mettre en place. Elles sont rendues possibles suite à une décision de justice. Mais elles nécessitent non seulement l’accord des propriétaires mais également l’instruction du dossier par les huissiers. Toutes ces démarches rendent la procédure longue. Il existe une autre alternative, la loi ELAN. Elle simplifie la construction immobilière à travers l’allègement de certaines normes. La loi Elan rend les délais de recours moins longs. “ Ici, nous étions sur le fondement de la loi ELAN. Sur les prochaines opérations, nous serons également sur le fondement de la loi ÉLAN et nous détruirons des bidonvilles toute l’année qui vient“ nous apprend le Préfet de Mayotte.
130 habitations illégales ont été détruites dernièrement.
130 logements construits illégalement ont été détruit depuis 2 mois. 34 à Passamainty, le 12 novembre dernier, 96 à Kahani. La prochaine opération aura lieu à Dembéni, très prochainement. Au moins une trentaine de cases seront détruites. “Ensuite, on reprendra un programme complet toutes les 3 ou 4 semaines parce que c’est assez lourd à préparer. Il faut aussi traiter les gens qui sont à l’intérieur, il faut faire des opérations de police pour interpeller les étrangers en situation irrégulière. Donc, c’est un chantier qui n’est pas simple à conduire mais que nous conduirons dans l’intérêt de Mayotte“ conclut Jean-François Colombet, Préfet de Mayotte.