Le Pôle d’Excellence rural de Coconi a accueilli le cycle Soma, des conférences, des table-rondes ou encore des expositions autour de la fabrication de l’habitat mahorais en terre fibres végétales.
Organisé par l’association Likoli Dago, elle fait intervenir des spécialistes du bâtiment, des architectes impliqués dans la construction durable à Mayotte.
La donne climatique change la manière dont on peut envisager de construire d'ici la fin du siècle. Si on fait des maisons qui sont des fours, il faut les refroidir et pour faire fabriquer de l'énergie, de l'électricité.
Dominique Tessier, directeur général du Conseil d’Architecture et d’Urbanisme et d’Environnement de Mayotte
Les confins des années 70, début des années 80, ont vu une majorité des habitants de Mayotte accéder à la propriété à des prix modérés avec l’avènement des maisons en briques de terre comprimées. 40 millions de ces briques ont été utilisées pour l’édification des populaires maisons SIM.
Aujourd'hui la production a encore toute sa place, parce qu'elle a été modifiée très artisanale au départ. Aujourd'hui avec une personne on peut faire la même chose avec des machines plus sophistiquées qui produisent à une autre échelle.
Vincent Liétar, architecte et membre d’Art Terre Mayotte
Bâtir en béton, en matériaux modernes ou continuer à construire avec les fameuses briques de terre comprimées, la question du choix urbanistique et du matériau à adopter pour construire la maison mahoraise de demain est au cœur des recherches et des expérimentations des architectes et autres spécialistes du bâtiment.
Dans cette réflexion sur l’habitat, la terre et la fibre végétale ont fait un retour en force. De plus en plus d’architectes à travers le monde en sont adeptes.
C’est le cas du Chilien Marcelo Cortez, venu expliquer sa manière de travailler. Une piste de réflexions pour Mayotte.
On avait envie et besoin de ces éclairages sur quelles sont les utilisations de la terre dans notre île de Mayotte, notamment avec des contraintes cycloniques et sismiques, et aussi pour renverser un petit peu la perception des habitants de notre île, comme quoi la terre serait une matière du passé.
Julien Beller, architecte et co-président de l’association Likoli Dago