Les attentes sont nombreuses notamment sur l’immigration et l’insécurité. Tous les acteurs attendent des réponses claires de Gérald Darmanin sur ces problématiques. L’insécurité, ce fléau qui touche tous les pans de la société mahoraise sans aucune distinction avec une explosion des vols avec violence. Les agressions mortelles se sont multipliées ; exemple des meurtres de deux jeunes lycéens à quelques jours d’intervalles il y a quelques mois. L’année dernière, 9.860 faits de délinquance généralisée ont été recensés contre 9.338 en 2019.
Concernant la lutte contre l’immigration clandestine. Des efforts soutenus de l’état ont été faits tant au niveau des moyens humains que matériels. Mais il n’en demeure pas moins que la pression migratoire des Comores et d’autres personnes via les Comores restent importantes. Si en 2019, plus de 27.000 personnes ont été reconduites à la frontière ; on note un net ralentissement (-52%) depuis l’année dernière avec la crise sanitaire et la fermeture des frontières.
De son côté Sébastien Lecornu est attendu sur le rattrapage social et structurel qui n’est toujours pas une réalité. De quoi alimenter les frustrations. Les avancées sont jugées insuffisantes. Mais une lueur d’espoir semble naitre de la loi programme initié par Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer. Une loi programme qui pourrait enfin accélérer le rattrapage dans tous les domaines. La santé n’est non plus en reste ; car avec la crise sanitaire qui dure depuis plus d’une année, les attentes des professionnels de la santé et de la population se font plus pressantes ; l’attractivité du territoire, la formation et le deuxième hôpital sont dans parmi les points les plus importants.
Il sera aussi question du développement de l’île ; un développement qui passe forcément par le désenclavement et la réalisation d’infrastructures d’envergure. La piste longue est le principal outil mis en avant autant par les élus et par les différents acteurs socio-économiques. Une piste longue jugée nécessaire mais quid alors de son financement et de la problématique environnementale.
Egalement parmi les grands chantiers, l’avenir du port de Longoni est également enjeu. Certains voudraient le voir transformer en grand port maritime. La construction de grands axes routiers reste d’actualité, notamment le contournement de Mamoudzou pour absorber les embouteillages. Mais avec l’augmentation du parc automobile, les projets en gestation sont d’ores et déjà jugées caducs par certains. Il faut donc penser à des solutions alternatives.
Autre sujet d’importance : l’égalité sociale. Les nombreuses manifestations de ces dernières années ont entre autre pour point commun cette thématique de l’égalité sociale. Mais les gouvernements successifs ont planté le décor : « elle sera progressive et adaptée ». En effet, si la plupart des minimas sociaux sont applicables ici, leur taux est inférieur à ce qui s’applique en métropole. Exemple du RSA, inférieur de 50¨% comparé à ce qui se fait dans l’hexagone. Le SMIC horaire est ici établi à 7,74 euros de l’heure contre 10,25 euros dans les autres départements. Et au niveau de la santé, Les Mahorais n’ont toujours pas accès à la CMU, quant aux pensions de retraites, elles sont bien en deçà des taux métropolitains.
Mais avec le projet de loi-programme initié par Sébastien Lecornu ; les Mahorais ont bon espoir de voir enfin aboutir leur combat. Ce projet s’articule autour de 5 axes : l’accélération de la convergence sociale dont les syndicats et les élus se font porte-drapeau ; le renforcement de l’Etat afin de faire face aux défis sécuritaires et autres enjeux migratoires ; le développement de Mayotte, notamment avec la réalisation d’infrastructures est le troisième point de la loi-programme ; la loi-programme tend aussi à renforcer le conseil départemental ; enfin, la jeunesse et l’insertion, une thématique qui a fait l’objet de plus de 580 propositions lors des différentes séances de consultations et de discussions est également au cœur de cette loi-programme. Elle pourrait être présentée en conseil des ministres d’ici février-mars 2022, pour être approuvée puis transmise au parlement. La loi doit en tout cas être promulguée avant la fin du quinquennat.