État de catastrophe naturelle : une réponse nécessaire mais limitée pour Mayotte

A Mayotte, seulement 10% des biens sont assurés, ce qui limite la portée de la future reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle après Chido
Quatre jours après le passage du cyclone Chido, François Bayrou a annoncé sur France 2 l’activation imminente de l’Etat de catastrophe naturelle. Si cette mesure apporte de nombreux avantages pour les assurés, elle montre ses limites sur un territoire où seulement 10 % des biens sont couverts.

Le premier ministre François Bayrou a annoncé mardi sur France 2 l’activation imminente de l’Etat de catastrophe naturelle, quatre jours après le passage du cyclone Chido. Reste que cette mesure ne constitue pas une aide que pour les les infrastructures publiques et les sinistrés assurés. Elle montre ainsi ses limites sur un territoire où seulement 10 % des biens sont couverts par une assurance. 

Une reconnaissance officielle très attendue

La déclaration de l’état de catastrophe naturelle est demandé par les élus de mayotte depuis plusieurs jours. Il s’agit d’une procédure accélérée qui permet de répondre rapidement aux besoins des territoires sinistrés.

À Mayotte, les dégâts causés par le cyclone Chido sont considérables : habitations détruites, infrastructures publiques endommagées et activité économique paralysée. Cette reconnaissance officielle serait un signal fort de solidarité nationale, légitimant la mobilisation des moyens de l’État et accélérant l’accès aux indemnisations pour les assurés.

Paysage de désolation à Sada après le passage de Chido

Des avantages pour les biens assurés et les collectivités

L’état de catastrophe naturelle permettrait aux Mahorais ayant souscrit une assurance habitation de bénéficier d’indemnisations rapides pour les dégâts matériels. Avec un premier versement d’une provision sur vos indemnités 2 mois après la déclaration des dégâts aux assureurs.

Les victimes peuvent aussi  bénéficier d’assouplissements sur certaines démarches administratives, comme la suspension de délais fiscaux, d’obligations légales ou de pénalités de retard.

Les collectivités locales, elles, pourraient accéder à des subventions pour reconstruire les routes, écoles et réseaux électriques endommagés. De plus, les entreprises touchées pourraient beneficier de mesures spécifiques, comme le report de charges sociales ou des fonds d’urgence, afin de relancer leurs activités.

Un entrepôt grand ouvert à Mamoudzou après du passage du cyclone Chido

Une réponse logistique et financière 

Enfin la proclamation de l’état de catastrophe naturelle reste cruciale. Elle facilite la mobilisation de moyens exceptionnels : forces de sécurité, experts en déblaiement et reconstruction, et équipements spécialisés.

Des fonds d’urgence peuvent être débloqués pour aider les collectivités et répondre aux besoins vitaux, comme l’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux soins médicaux.

Une population sous-assurée

Cependant, l’efficacité de cette mesure est limitée à Mayotte, où une grande partie de la population n’est pas assurée. En cause, des constructions souvent informelles, Sans titre de proprieté , ne respectant pas les normes légales et donc non éligibles à l’assurance habitation.

Seuls 10 % des biens seraient couverts sur l’île, laissant de nombreux habitants sans recours financier face à la destruction de leurs logements.

A Mamoudzou, les commerces sont nombreux à avoir subi des dégâts

Repenser la gestion des risques à Mayotte

Le cyclone Chido met en lumière la fragilité de Mayotte face aux catastrophes naturelles. Cette crise devrait inciter les autorités à repenser la gestion des risques sur l’île, en renforçant les normes de construction et en sensibilisant la population à l’importance de l’assurance.

Par ailleurs, des aides spécifiques pourraient être envisagées pour soutenir les familles sans couverture, afin d’éviter qu’elles ne soient abandonnées à elles-mêmes en cas de sinistre.

Un fond de secours pour les non assurés

C’est le cas du Fonds de secours pour l’Outre-mer (FSOM). Il s’adresse surtout aux populations non assurées  Le FSOM répond ainsi aux spécificités ultramarines où les populations sont souvent pas assurées.

* Particuliers : pour les biens essentiels non assurés, sous conditions de ressources.
* Entreprises artisanales : pour relancer leur activité.
* Collectivités : pour réparer les infrastructures non assurables.