Kala Attoumani : "j'ai toujours dit aux femmes d'aller chercher leur place"

zakweli du 8 mars
Kala Attoumani, membre de la fédération des associations artisanales et agricoles de Bouéni, était l'invitée de Zakweli ce vendredi 8 mars.

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, la troisième édition du trophée des femmes précieuses est organisée ce samedi 9 mars de 8h à 13h à la MJC de Bambo-Ouest. "L'objectif est de valoriser ces femmes qui osent travailler, osent faire des choses, même si toutes les femmes de Mayotte sont précieuses", explique Kala Attoumani, membre de la fédération des associations artisanales et agricoles de Bouéni qui organise cet événement.

"La première année, ce trophée était dédié aux artisanes, l'année dernière on a parlé des premières femmes qui sont allées à l'école dans la commune. Cette année, après le Covid-19, on a voulu rendre hommage aux femmes dans le milieu médico-social", poursuit-elle. Plus de 120 femmes de la commune seront récompensées ce samedi, contre 50 l'année dernière.

"C'est l'éducation qui permettra de changer les mentalités"

Elle connaît bien également la question de la place des femmes dans le milieu politique, après avoir occupé pendant plusieurs années des fonctions au sein de la fédération locale du parti Les Républicains. "J’ai toujours dit aux femmes d’aller chercher leur place, plus on aura de candidates aux élections, plus on aura de maires", précise Kala Attouman. "Mais ce n'est pas facile, parce qu'on a en même temps notre vie de mère, notre vie familiale, qu'on doit assumer, contrairement aux hommes qui peuvent laisser cette tâche."

"C’est notre éducation, c’est l’éducation de la femme mahoraise, c’est l’éducation de nos parents. Peut-être que nos enfants vont faire autrement, mais nous, c’est ce qu’on a reçu et c’est difficile de changer de mentalité. On essaye, mais tout le monde n'y arrive pas", ajoute-t-elle. Elle prend pour exemple un ami dont la mère lui répétait toujours de quitter sa cuisine, "il me disait qu'il avait du mal à rentrer dans la cuisine de sa femme, car à chaque fois il avait ce message en tête."

Elle se veut optimiste pour l'avenir : "c'est l'éducation, petit à petit, qui permettra de changer les mentalités. Maintenant, on a des filles qui jouent au foot, au handball, vont en métropole. On voit qu'il y a une petite libération.