L'actualité régionale 12 Février

 

COMORES

Les préjugés ont la vie dure aux Comores, le coronavirus reste un tabou pour certains. Une femme qui a révélé sa maladie a été bannie de son village. Les autorités religieuses tentent une médiation

Elle s’appelle Fatima M’madi son appel sur Facebook a été largement relayé. Sur son lit d’hôpital elle avait encouragé les habitants de son village à se protéger du virus. La réaction des femmes de Nyumadzaha Bambao, sa localité, a été négative. Pour avoir révélé la présence du virus, Fatima a été bannie du village, avec interdiction d’y retourner pendant 5 ans. Des associations de Droits de l’Homme, la coordination anti-covid de Moroni ont porté l’affaire devant le Muftorat, la plus haute autorité religieuse. Le journal « Al Watwan » informe que le grand Mufti est disposé à concilier les positions des uns et des autres, mais à priori il défend quand même le principe de cette sanction traditionnelle.

 

 

MADAGASCAR

Le patron de la gendarmerie malgache lance un sévère avertissement à la veille d’une nouvelle tentative de manifester de l’opposition

« Nous ne faisons pas de politique. Notre rôle est de préserver la sécurité et la quiétude de la société. Nous ne tolérerons aucune velléité de créer des troubles ou des casses. Le cas échéant nous prendrons nos responsabilités » Déclaration publique du général Andrianjanaka, chef de la gendarmerie qui avait derrière lui, le chef d’état-major des armées et le directeur de la police nationale. Les patrons des forces de sécurité veulent s’afficher comme une équipe soudée au moment où la rumeur fait état de divisions dans leurs rangs. Un tract a circulé sur les réseaux sociaux laissant entendre que certains secteurs des forces de l’ordre pourraient se retourner contre le pouvoir. Demain à Antananarivo, les soutiens de l’ancien chef d’Etat Marc Ravalomanana appellent à une nouvelle journée de mobilisation contre le régime. Les troupes seront à nouveau déployées dans la capitale pour empêcher cette manifestation, comme elles ont réussi à le faire le week-end dernier.

 

 

MAURICE

L’île Maurice va-t-elle revivre un rassemblement massif  comme celui du 19 août 2020 ? Le gouvernement fait tout pour l’éviter

Tous les mouvements d’opposition et les associations de la société civile ont donné rendez-vous à leurs partisans à Port-Louis ce samedi 13 février. Les appels se multiplient sur les réseaux sociaux. Du côté du pouvoir on utilise aussi ces réseaux internet pour dénigrer les organisateurs. C’est ainsi que l’on voit circuler des messages bien curieux, comme cette photo de l’activiste écolo Bruneau Laurette en tenue militaire avec le drapeau Israélien et une légende disant qu’il est « responsable de la mort d’enfants palestiniens ». Du grand n’importe quoi comme cette quantité de faux profils des dirigeants d’opposition sur Facebook, annonçant l’annulation de la manif. Et dire que le camp Jugnauth a fait adopter une loi réprimant les auteurs de « fake news »… En tout cas tout cela ne décourage pas les organisateurs qui passent dans tous les quartiers pour mobiliser. Ils espèrent autant de monde que lors de la manif monstre du 19 août 2020, qui avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes après la catastrophe écologique du Wakashio.

 

 

SEYCHELLES

Travailler aux Seychelles devient de plus en plus en plus difficile pour les étrangers, le gouvernement veut favoriser l’emploi des nationaux

Peu après son arrivée au pouvoir, le nouveau président Wavel Ramkalawan avait prévenu que tout serait fait pour favoriser l’emploi des Seychellois. Une nouvelle règlementation  limitant le recours à la main d'oeuvre étrangère entre en application. Les étrangers représentent une proportion très importante des salariés. Ils sont même majoritaires dans certains secteurs comme la construction ou le tourisme. Les indiens sont les plus nombreux. On compte aussi des Sri Lankais, des Bengladais, des Mauriciens. 25 nationalités sont représentées. Mauvaise surprise pour ceux qui sont partis à l’étranger et n’ont pas pu revenir pour cause de Covid : leurs permis de travail sont suspendus. Désormais les entreprises devront publier des offres d’emploi pour embaucher en priorité des Seychellois, les permis pour étrangers seront distribués au compte-goutte.