Baptiser un aéroport a toujours une importance symbolique pour un territoire. Et dans le monde entier, beaucoup d'aéroports portent le nom de grandes figures politiques ou historiques. Ainsi, à Paris, New York, Dar-es-Salam, Nairobi ou Moroni, le plus grand aéroport porte le nom d'un ancien chef d'Etat : Charles de Gaulle, John Fitzgerald Kennedy, Julius Nyerere, Jomo Kenyatta et Prince Saïd Ibrahim. En Martinique et en Guyane, les aéroports ont été baptisés du nom des figures politiques locales Aimé Césaire et Félix Eboué.
A Mayotte, jusqu'à présent, l'aéroport portait le nom de Dzaoudzi-Pamandzi, soit le nom de l'ancienne préfecture et celui de la commune où il est implanté. Une appelation courante dans de nombreux lieux à l'instar d'Orly à Paris, Heathrow à Londres, Bole à Addis-Abeba en Ethiopie ou Ivato à Antananarivo à Madagascar.
Abdourahamane Aboudou Moulkandji, l'autre proposition pour baptiser l'aéroport
Mais depuis de nombreuses années, des Mahorais ont milité pour que l'aéroport porte le nom d'une grande figure de l'histoire de Mayotte. Bien avant son décès survenu lundi, le nom de Marcel Henry a été suggéré. Tout d'abord pour son combat politique pour que Mayotte reste dans la République française et devienne un département. Ensuite parce que Marcel Henry est un Pamandzien. Son domicile se trouve à quelques mètres de l'aéroport dans la rue du Jardin. Et c'est sans doute pour cette raison, après avoir adressé ses condoléances à la famile du sénateur de vive voix que Sébastien Lecornu a proposé ce nom de baptême pour notre aéroport.
J’ai proposé que l’aéroport international de Dzaoudzi-Pamandzi soit baptisé au nom de Marcel Henry, à qui nous devons tant pour le développement de Mayotte. https://t.co/riPbdBa5Fm
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) August 31, 2021
Mais un autre nom a circulé ces dernières annés. Il s'agit de celui d'Abdourahamane Aboudou Moulkandjy dit Papa Aboudou. Né en 1866 et décédé 1967 à Pamandzi, cet homme fut un libraire, mais aussi un diplomate. Il a été fonctionnaire à Madagascar, chef d'entreprise et a formé l'élite mahoraise dont Marcel Henry. Il a été l'un des initiateurs de la revendication de Mayotte pour rester française. Et même si son portrait orne la façade du Musée de Mayotte à Dzaoudzi, l'homme reste méconnu aux yeux des Mahorais. Pour son descendant Ahamada Salim, tous les critères sont réunis pour que l'aéroport porte son nom.
Quoi qu'il en soit, le choix définitif se fera à Paris. Mais Sébastien Lecornu l'a promis : les élus de Mayotte seront consultés et leur avis comptera. Une chose est sûre : l'aéroport de Pamandzi portera le nom d'une grande figure de Mayotte.