L'Expophyto, les pesticides racontés aux enfants

L'Expophyto Mayotte, pour tout savoir sur les pesticides.
Réduire et améliorer l’utilisation des pesticides, c’est le but du plan Ecophyto.
Une exposition, l’expophyto aborde la problèmatique et les alternatives aux produits phytosanitaires de manière ludique. Elle se tient au pôle d’excellence rurale de Coconi du 2 au 7 Novembre.
Réduire l’utilisation des pesticides de 50% à l’horizon 2025
"On ne peut pas toucher tous les agriculteurs mais on peut toucher le consommateur." C’est pour cela que Carmen Arnaud, animatrice Ecophyto au lycée agricole de Coconi lance l’expophyto, une exposition ludique sur les pesticides. 

"Le consommateur en fonction de ces choix, peut faire bouger les pratiques des agriculteurs."

Carmen Arnaud, animatrice Ecophyto au lycée de Coconi

 
Carmen Arnaud qui a monté l'exposition avec l'aide de ces collègues du lycée de Coconi accueille les scolaires pour les sensibiliser.
Tous les ans une campagne de sensibilisation aux pesticides à lieu dans le cadre du plan Ecophyto. " L’année dernière on a fait une phyto mobile. On avait un bus qui passait dans les différentes communes sur deux semaines. Cette année on a ciblé un public principalement jeune " explique Carmen. Ainsi, les quatre premières journées de l’exposition sont dédiées aux scolaires. " Les enfants peuvent influencer leurs parents, ça peut changer les choses. C’est pour ça qu’on les sensibilise."




Des produits dangereux
Herbicide, pour les mauvaises herbes, fongicide, pour les champignons, insecticide ou encore anti-limace… sont des pesticides. 90% les agriculteurs et 10% de jardiniers amateurs utilisent les produits phytosanitaires. "Les pesticides ou produits phytosanitaires sont utilisés pour protéger les cultures des organismes considérés comme nuisibles y compris les végétaux non désirables" explique Carmen Arnaud aux élèves de seconde du lycée de Coconi. Ils sont venus en voisins et sont les premiers à visiter l’exposition. Après le premier arrêt au panneau de présentation des pesticides, le groupe marque une nouvelle pause au panneau des produits dangereux.
Là, les lycéens apprennent que les pesticides ont un impact sanitaire et environnemental.En effet, leur toxicité ne se limite pas qu’aux espèces visées par le produit écophytosanitaire.
"Les pesticides nous mettent en danger, hommes et animaux. Les agriculteurs mettent trop de pesticides. Il faut qu’ils essaient d’en mettre moins" s’insurge Oumaya M’saidié, élève de seconde du lycée agricole de Coconi.
" Il faut nettoyer ses fruits et légumes, sinon ce n’est pas bon pour la santé " complète son camarade Mohamed NASSER.

L'impact des produits phytosanitaires
Les élèves de 2nde du lycée de Coconi parcourt l'exposition sous la houlette de Carmen, l'animatrice Ecophyto.
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D’après vous qui sont les premières personnes exposées ? " interroge Carmen, l’animatrice ecophyto du lycée. " Les agriculteurs ! " lance un élève, " et pourquoi d’après toi ? ", lui demande Carmen. " Ce sont eux qui utilisent le   produit tout le temps " lui répond-il, pas très assuré. " Voilà, acquiesce Carmen. Ce sont eux qui vont les manipuler, ils vont préparer le produit pour le mettre sur les cultures. Donc en effet même s’il y a un impact sur la chaine au fur et à mesure, les premiers qui prennent des risques, ces sont les agriculteurs. C’est pour cela que généralement il est recommandé qu’ils mettent des protections ".
 

" De nombreux agriculteurs suivi par la DAAF utilisent des produits phytosanitaires homologués qui ne présentent pas de danger pour les consommateurs "

Loïc LAROCHE, Chef d’Unité santé et protection des végétaux à la DAAF

En parallèle, il y a également beaucoup de produits phytosanitaires introduits par voies illégales sur le territoire et autant d’agriculteurs qui ne sont pas déclarés. " Non seulement, ils utilisent des produits interdits mais en plus ils les utilisent en sur dosage ou alors à des fréquences trop élevées qui peuvent entrainer des dangers pour les consommateurs. " alerte Loïc Laroche,le chef d'unité à la DAAF
 

" Il faut minimiser l’utilisation des pesticides afin de réduire l’impact sur les consommateurs."

Carmen Arnaud

Des traces dans nos assiettes   
"On a parlé de l’agriculteur qui est impacté, ensuite il y a nous consommateurs " indique Carmen alors que les élèves la suivent à l’atelier suivant :la santé des clients.0,1 mg /kg, c’est la LMR, la limite maximale de résidus, fixée pour des fruits ou légumes ni lavés ni épluchés. Au-delà de ce seuil, ils sont toxiques. " Les dépassements répétés de la dose journalière admissible de pesticides peuvent avoir des conséquences sur le consommateur.

Les auxiliaires
" Mal aimé pour les piqures de mon dard, je suis pourtant une alliée de taille pour les agriculteurs et jardiniers. Je peux capturer jusqu’à 1500 pucerons durant les quelques semaines de ma vie et manger autant de mouches et de chenilles. Qui suis-je ? " lit Mohamed NASSER, élève au lycée agricole. Réunit autour de l’atelier " les animaux en renfort, qui mange quoi " Mohamed et les autres élèves se défient aux devinettes.
"La roue des alternatives", "les animaux en renfort, qui mange quoi ?" et des projections de films pour apprendre en s’amusant.
La deuxième partie de l’exposition est consacrée aux alternatives aux pesticides. Dans cette salle, les animations permettent d’apprendre de façon ludique. "L’expophyto est aussi l’occasion de présenter des exemples de réussite, des agriculteurs mahorais qui s’en sortent en utilisant très peu de pesticides sur leurs exploitations" souligne Carmen Arnaud, animatrice écophyto lycée agricole de Coconi. Des exemples qui inspirent Anfifoudine Assani, élève de 2nde au lycée agricole de Coconi. Le jeune homme de 19 ans rêve d’être horticulteur. "Depuis tout petit j’aime travailler la terre. Plus tard mon objectif c’est de travailler sans avoir recours aux pesticides. On nous a montré des insectes qui empêchent les ravageurs de détruire les cultures. C’est un moyen pour se passer des pesticides."
Ansufoudine cherche des alternatives aux pesticides.
En général, l’utilisation des pesticides concerne les cultures maraichères. Le maraichage représente 4% de l’agriculture à Mayotte. " Ça parait peu, mais sur ces cultures qui sont concernées, on observe quand même des utilisations abusives de produits phytosanitaires" déplore l’animatrice Ecophyto.
Pour tenter de démontrer la dangerosité des produits phytosanitaires, l’équipe de conseillers du lycée agricole accompagne et suit un groupe d’agriculteurs. " C'est vrai que le conseil est un peu limité sur notre département et c’est ce qui peut poser problème dans l’adoption de ces méthodes " regrette Carmen Arnaud
L’expophyto sera visible jusqu’à samedi 7 Novembre au pôle excellence rurale de Coconi. Les journées de vendredi et samedi seront consacrées à des conférences ouvertes à tous.