L'annonce avait suscité l'indignation de nombreux médecins. Début juillet, un décret paraissait au Journal Officiel. On y apprenait que les médecins diplômés en dehors de l'Union européenne peuvent désormais exercer à Mayotte, sans avoir à passer par des épreuves de vérification des connaissances.
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Si certains y voient une manière de pallier le désert médical auquel est confrontée l'île, d'autres s'inquiétent de voir débarquer au CHM des profesionnels sans qualification, venus faire leur preuve dans le dernier département de France. C'est notamment l'avis des membres de la Commission Médicale d'Etablissement du Centre Hospitalier de Mayotte.
La CME marque son opposition
Elle s'est réunie le 18 juillet dernier. 12 personnes ont voté contre cette mesure, 4 se sont abstenues, on compte seulement une voix en faveur de ce décret.
La vice-présidente de la CME Nadjaty Harouna regrette que la commission n'ait pas été consultée par l'Agence Régionale de Santé ni le CHM avant que ce décret ne soit publié. A la vice-présidente d'ajouter
On nous demande d'accompagner un dispositif avec des praticiens inexistants dans les murs pour encadrer ces médecins étrangers. Personne n'a tenu compte des ressources locales.
L'unique hôpital de l'île compte environ 70 médecins titulaires à l'heure où plus de 200 devraient être en poste pour faire tourner les différents services. La CME compte sur les pourparlers en cours avec l'ARS pour revoir les modalités de recrutement. Elle préconise de trouver des solutions pour fidéliser les praticiens sur place, et en attirer d'autres.