La France s'est mise elle même dans ce piège de l'immigration clandestine à Mayotte

La France n’a qu’à s’en prendre à elle-même, à l’inaction des gouvernements de tous bords qui n’ont jamais su ou voulu prendre le problème de l’immigration comorienne à Mayotte, pour ce qu’elle est : une crise politique qui a débouché sur une crise humanitaire majeure. 
« Ce qui arrive devait de toute façon arriver, les gouvernements se sont montrés incapables de résoudre ce problème depuis 10 ou 15 ans »,  le sénateur socialiste Mohamed Thani  l’a dit ce mercredi matin sur les ondes de Mayotte première.
Mardi soir, c’est l’ancien député UMP de Mayotte, qui était à la télévision publique ; « il n’y a pas que les étrangers qui sont privés de leurs droits à Mayotte, les citoyens français de Mayotte n’ont pas les mêmes droits que ceux de la Réunion et ceux de métropole ».
La classe politique mahoraise est quasi unanime pour dire que la France s’est mise elle-même en difficulté avec sa politique de lutte contre l’immigration appliquée à Mayotte.
Et quand, un énième rapport vient dénoncer les entorses faites à la loi, en matière d’accueil des étrangers dans le 101ème département, les réponses sont toutes prêtes : beaucoup trop de dérogations ont été accordées ; les cartes de séjour délivrées à Mayotte ne permettent pas à leurs détenteurs de voyager dans toute la France ce qui désengorgerait l’île.
Il manque de structures d’accueil, notamment pour les enfants, ce qui semble avoir ouvert la voie à une autre entorse à la loi, l’expulsion des mineurs.
La vague d’expulsions des étrangers est donc la conséquence de politiques inefficaces, de dérogations dans l’application des lois de la République. Mais ce n’est pas tout.
La France s’est mise elle-même dans ce piège en n’ayant pas une politique ferme par rapport aux gouvernements comoriens.
Et ce qui se passe au sud de Mayotte est regardé avec beaucoup d’intérêt par les habitants des autres communes qui n’ont pas encore procédé à l’expulsion des étrangers.   Enfin, le manque de réaction des autorités est considéré comme est consentement, ou pire, comme une bénédiction.
C’est ainsi que des familles passent les nuits à la belle étoile le soir et la jurnée errent dans les chemins de campagne et les routes de brousse.
Dans quelques semaines, le mois de ramadan va arriver. Un message tourne depuis hier pour un appel aux dons, pour aider ces musulmans qui souffrent.
C’est un terrain autrement compliqué vers lequel glisse le problème.