Les accompagnants des élèves en situation de handicap se sont mobilisés pour dénoncer leurs conditions de travail.
Ils étaient une centaine à manifester devant le Rectorat avec l’espoir d’obtenir une meilleure reconnaissance de leur métier et une revalorisation salariale. Les AESH répondaient à l’appel des six syndicats enseignants nationaux.
Les syndicats enseignants ont appelé les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) à faire grève ce mardi 13 juin.
Parmi les revendications ;
- la création d’un véritable statut de la Fonction publique pour reconnaître le métier d’AESH,
- l’augmentation de salaire
- ou encore la garantie de pouvoir travailler à temps plein sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures.
Outre ces revendications, les syndicats poussent le gouvernement à recruter du personnel supplémentaire.
Yasmina fait partie des agents mécontents. La jeune femme est accompagnante d’élèves en situation de Handicap depuis 2015.
Nos missions c’est d’accompagner les élèves en situation de handicap à être comme les autres. Si par exemple le prof ou l’instit est en train d’expliquer un exercice, moi derrière je dois reprendre la même consigne avec cet élève-là que ce soit en français, en shimaore ou en kibushi jusqu’à ce que l’élève acquière au minimum la consigne, ce qu’il doit faire, ce qu’on attend de lui
Un travail que sa collègue Ramoulati exerce depuis 21 ans « En 2002 j’ai commencé par un contrat d’AVS avec l’ADSM et en 2005 c’est là que l’éducation nationale m’a embauché ». Contractuelle en CDI depuis 2010, elle touche un peu plus de 1500€ par mois. Au fil des années, l’accompagnante constate que son métier n’est toujours pas reconnu.
Le directeur de l’école où j’étais, il ne reconnaissait pas mon métier. Il voulait que je surveille les enfants, que je nettoie ma classe ou bien les toilettes. Au début j’ai fait mais après je lui ai dit non, ce n’est pas ce que je devrais faire, je ne suis pas une nounou.
Le salaire ne suit pas derrière
À ses débuts, Yasmina ne gagnait pas grand-chose, elle était obligée de travailler à côté pour combler le mois. « J’ai commencé dans les écoles élémentaires affectées dans deux établissements différents et j’avais un salaire de 900 euros ». Pour ces agents, dans l’éducation nationale à Mayotte, le métier d’AESH « est le plus mal payé et sans aucune considération » déplore Yasmina.
Si Ramoulati et Yasmina font partie de la centaine d’agents AESH gréviste, c’est surtout pour réclamer de meilleurs salaires et un statut non-précaire «Le premier changement qu’on aimerait avoir c’est le changement de statut, être reconnu en tant que fonctionnaire à part entière. Avoir un statut de catégorie B c’est ça, ce qu’on demande aujourd’hui. Certes on a un CDI mais c’est un CDI qui n’est pas reconnu parce qu’on n’a pas tous les mêmes bénéfices qu’un fonctionnaire » constate Yasmina.
À Mayotte 337 accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) exercent actuellement pour environ 1430 élèves, quand ils sont 130.000 dans l’hexagone pour 430.000 enfants.