Les candidats et l’école : Quelle école proposent les candidats à la présidentielle ?

Il y a une grande diversité dans les programmes des uns et des autres sur l’éducation. Les idées fusent de partout. C’est normal : l’éducation nationale est le premier poste de dépenses de l’Etat, c’est le premier employeur.

Emmanuel Macron a surpris avec son projet de rendre les écoles autonomes avec un directeur presqu’en position de « patron de start-up ». Le directeur ou la directrice d’établissement scolaire développerait un projet pédagogique et aurait un droit de regard sur le recrutement des enseignants. C’est révolutionnaire dans cette administration très centralisée.

Emmanuel Macron

L’idée est fermement rejetée par Jean-Luc Mélenchon qui veut « la même école républicaine pour tous ». Marine le Pen insiste sur la laïcité, toute pression religieuse serait même, pour elle, « un délit passible de prison ». Sur le nombre d’élèves par classe, tous sans exception disent qu’il faut le diminuer. Cela a déjà commencé sous Macron dans les petites classes.

Sur le contenu des enseignements et sur les examens, chacun a son idée

« Il faut plus de maths dans les programmes scolaires », c’est l’avis du président Macron, partagé par d’autres candidats comme Valérie Pécresse.

Valérie Pécresse veut plus de tout d’ailleurs : « plus de maths, mais aussi plus de français et plus d’histoire ». Jean-Luc Mélenchon propose dans les DOM « l’enseignement de l’histoire locale de chacun des territoires d’outremer ». Il n’y a guère que Jean Lassalle qui souhaite « alléger les programmes ».

Valérie Pécresse

Pour ce qui est des examens, Valérie Pécresse propose une épreuve d’entrée en sixième. Ceux qui la rateraient iraient dans des classes de remise à niveau. Cela existait dans les années 70, cela s’appelait les « classes de transition ». Marine le Pen veut transformer le brevet de fin de 3ème en « examen d’orientation pour les filières du lycée ».

Enfin, Éric Zemmour veut rétablir l’antique « certificat d’études primaires » que l’on passait autrefois à la fin du CM2. Dans les années 60, le « certif » était un vrai diplôme. C’était l’époque des blouses obligatoires que le candidat de Reconquête verrait bien revenir.

Éric Zemour, invité d'Outre-mer 2022

Des enseignants payés au mérite ?

La première à se lancer sur la rampe avait été Anne Hidalgo qui voulait carrément doubler le salaire des profs. Elle en est revenue, mais « au moins 2 300 euros » – hors indexation – pour commencer, l’effet doublement pourrait intervenir en fin de carrière. Jean-Luc Mélenchon annonce 30% d’augmentation. Marine le Pen propose 3% par an.

Emmanuel Macron se prononce clairement contre l’égalitarisme, selon lui on doit mieux reconnaitre les profs prêts à réaliser des tâches supplémentaires. Le président sortant prend l’exemple pendant le Covid : « des enseignants se sont occupés des enfants, d’autres ont disparu et ils ont tous été payés de la même manière ». Une chose est claire en tout cas, la France est mal classée sur les salaires des enseignants, loin derrière la plupart des pays européens.