L’État comorien met fin à son monopole sur le marché du riz. Un an après l'adoption d’un décret pour autoriser les particuliers à en importer, l’arrêté d’application a enfin été publié en fin de semaine dernière. Les approvisionnements ne reposent plus seulement sur l’Onicor, l'office national d’importation et de commercialisation du riz. Un ingrédient indispensable dans l’archipel, mais qui subit depuis deux ans une flambée des prix quand il n’est pas tout simplement en pénurie.
La situation est particulièrement compliquée sur l'île d'Anjouan. Ces derniers mois, le prix au kilo a doublé ou triplé dans certains villages selon RFI. Sur les réseaux sociaux, une vidéo circule dans laquelle un homme explique que certains habitants finissent par récupérer des sacs périmés jetés par les magasins. Une affirmation reprise telle quelle sur certains sites d’actualités comoriens, qui n’hésitent pas à accuser l’office national. Avec cette libéralisation, l'Onicor pourrait d’ailleurs ne pas survivre. Déjà en difficulté financière, l’office perd une partie de ses rentrées d’argent. Reste à savoir si ça suffira à réduire le prix du riz. Une étude de la Banque mondiale pointe notamment le risque de voir émerger des cartels qui auraient tout intérêt à maintenir une addition salée.