Sur le boulevard Marcel Henry à Cavani, les banderoles sont de nouveau de sortie. Une manifestation sous surveillance policière. Le rond-point a été pris d'assaut plusieurs minutes avant d'être dégagé par les forces de l'ordre. Près de quatre mois sont passés depuis le démantèlement du camp de migrants érigé au sein du stade Départemental.
Le problème a été déplacé quelques centaines de mètres plus loin. Désormais c’est toute l’activité économique de la zone qui est perturbée. Et c’est justement ce qui pousse aujourd’hui ces habitants à crier leur exaspération.
« Au mois d’août prochain, une foire est prévue ici pour préparer la rentrée prochaine. Nos mamans sont inquiètes car c’est cette foire qui leur permet de vivre. » Nassim est là pour porter la parole des commerçantes échaudées par la mauvaise expérience du mois de ramadan.
La présence des migrants avait fait fuir la plupart des clients.
Les autorités nous baladent depuis des mois.
En mai dernier, une pétition adressée au Président de la République avait réuni près de 1600 signatures. Le courrier exigeait l'évacuation des migrants, pour la plupart Somaliens. La réponse laconique du directeur de cabinet d'Emmanuel Macron est arrivée deux semaines plus tard.
Une action en justice
" La situation est suivie avec la plus grande attention par les services de l'Etat." Depuis, silence radio du côté des autorités.
"Les autorités nous promènent depuis des mois. On attend la fin des vacances pour reprendre le mouvement." Précise ce riverain.
Plusieurs dizaines de migrants ont déjà été relogées. Sans pour autant régler le problème. Le flux incessant de nouveaux arrivants ne diminue pas. Autre difficulté, les problèmes d'hygiène en pleine période de choléra. La plupart continuent à faire leur besoin dans les recoins du quartier.
Réunis en collectif, les riverains viennent de lancer une cagnotte pour prendre un avocat et mener une action en justice.