Motion de censure : Les députées de Mayotte expliquent leurs choix

Le gouvernement de Michel Barnier a été renversé ce mercredi, et la députée du Rassemblement national, Anchya Bamana, comprend cette décision. "Le gouvernement Barnier est minoritaire. C’est le b**** avec un grand B à l’Assemblée nationale. Quand un gouvernement est minoritaire, il ne gouverne pas." C'est ce qui justifie l'alliance inédite entre son parti et la gauche pour voter la motion de censure. L'élue estime que le président de la République, Emmanuel Macron, n'a pas tenu compte du choix des Français lors des dernières élections législatives en juillet dernier. "Il doit respecter la représentativité des députés qui ont été élus à l’Assemblée nationale." Mais Anchya Bamana a peu d'espoir quant à la nomination du prochain Premier ministre. "Cette fois-ci j’espère qu’il réagira, mais j’ai des doutes parce que j’ai écouté attentivement son allocution hier et il appelle à l’unité, à la responsabilité des députés, mais en même temps il exclut totalement le Rassemblement national."

Estelle Youssouffa vote contre "pour faire preuve de responsabilité"

La députée Estelle Youssouffa, qui fait partie du groupe des Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) a voté contre la motion de censure, non pas parce qu'elle soutient le gouvernement de Michel Barnier, mais "pour faire preuve de responsabilité." Elle explique qu'à cause de cette situation "on va se retrouver dans une période d’instabilité, de changement et de difficultés politiques qui peuvent devenir des difficultés économiques." Le budget 2025 n'est toujours pas voté, et cela entraînera "une hausse mécanique de certains impôts", selon la députée sans étiquette.

Les dossiers de Mayotte au point zéro

Si tout oppose les deux parlementaires, elles se rejoignent sur un point : les dossiers concernant Mayotte n'avancent pas. "Il n’y a pas de projet de loi Mayotte qui a été mis en place par le gouvernement", fustige Anchya Bamana. "On a vu que pour la loi Mayotte, rien n’a avancé", appuie Estelle Youssouffa. Pourtant, cette dernière a rédigé un texte et l'a soumis au gouvernement, mais cette démarche n'a pas fait évoluer la situation. "Il était sur le bureau de Michel Barnier depuis plusieurs semaines et le ministre François-Noël Buffet n’a même pas daigné venir. Pourtant, je pense qu’on ne peut pas se permettre de perdre plus de temps et recommencer tout à zéro." Cette non-réponse ne décourage pas Estelle Youssouffa, elle est décidée à remettre son projet de loi au successeur de Michel Barnier dès qu'il sera nommé par Emmanuel Macron. Reste à savoir maintenant, combien de temps le président de la République prendra-t-il avant de donner un nom.