Revue de presse régionale

Le tour de l'actu gérionale

REUNION

Le Front Républicain pour contrer Marine le Pen a du plomb dans l’aile à la Réunion. Déjà sur les communes où le Pen est arrivée en tête, deux maires ont décidé de ne pas appeler à voter Macron.
C’est le cas à la Plaine des Palmistes dans les hauts de l’Est, et au Tampon dans le sud.
A la Plaine des Palmistes le maire Marco Boyer donne les raisons de son choix au JIR : "Quand je donne une consigne de vote, la population fait le contraire", glisse-t-il en souriant, rappelant que près de 80% des électeurs de sa commune ont rejeté François Fillon, le candidat de la droite locale. Plus sérieusement il ajoute: «  Le front républicain c’est un mot qu’on utilise pour faire croire que l’on est plus républicain qu’un autre,  « Emmanuel Macron n’est pas plus républicain que Marine Le Pen, François Fillon ou Benoît Hamon"

Le maire du Tampon, André Thien Ah Koon qui est un pilier de la vie politique locale n’y pas  par quatre chemins : « Ce "front républicain" est un rassemblement d'hypocrites et de frères ennemis qui le lendemain des élections vont s'entretuer » dit-il.


COMORES

 
Une fois n’est pas coutume, il y a un long reportage sur Mayotte dans le quotidien Al Watwan.
« Le risque de retour aux violences est bien réel » titre le journal de Moroni, un an après les premiers décasages en avril 2016.
 
Al Watwan  rappelle une «  vaste chasse à l’homme menée tambour battant par des groupes surexcités contre les Comoriens des autres îles ».
« Un an après, malgré un semblant de retour à la normale, les nombreuses familles délogées au plus fort de la crise refusent toujours d’y revenir. Traumatisées, elles se sont réinstallées ailleurs, de peur d’être de nouveau prises pour cible »s.
Cette peur de voir ressurgir les démons d’un passé récent est-elle vraiment justifiée ? «Je ne crois pas que l’on puisse revivre un jour la même situation. La préfecture de Mayotte a clairement signifié aux meneurs de ces mouvements qu’il ne leur appartenait de jouer le rôle de la police et qu’en cas de récidive, ils pourraient être poursuivis en justice», déclare un témoin
D’autres sont moins confiants et prient chaque jour le Ciel pour que perdure encore cette relative accalmie.
Le journal cite « Mohamed Nabahane, écrivain comorien basé à Mayotte et l’un des responsables du Collectif de soutien aux délogés. Plus alarmiste, il parle d’un risque de «guerre civile» (sic) et accuse certaines autorités politiques mahoraises, dont Mansour Kamardine, «de tirer les ficelles et d’attiser le feu pour des intérêts purement politiques.»
 
Al Watwan parle du  Codim (Comité de défense des intérêts de Mayotte), « composé de plusieurs groupuscules extrémistes qui se sont tristement illustrés en avril 2016, qui a de quoi donner des frissons ».
« cette petite organisation ouvertement «ségrégationniste» semble bénéficier d’une certaine complicité, en tout cas d’une «indulgence coupable», dans les hautes sphères du pouvoir ».
« Mais, d’où vient cette haine subite contre les ressortissants des autres îles de l’archipel ? Chacun y va de sa petite explication. «Mayotte croyait qu’avec le statut de département, elle allait devenir un territoire de cocagne. Aujourd’hui, c’est la désillusion ».
 
il y a un tel brassage, une telle mixité, que chacun a un parent dans les autres îles.» C’est cette réalité sociologique indéniable que cherche à gommer le Codim, dont les leaders seraient eux-mêmes d’origine anjouanaise.
Et le journal de déplorer le « silence de Moroni – aucune réaction de nos autorités ».
 

MADAGASCAR


L’affaire Claudine est en train de tourner vinaigre à Madagascar. Le chef du « Bianco » le bureau national anti-corruption a reçu des menaces de mort ainsi que des membres du syndicat de la magistrature. Il y a beaucoup d’insistance des magistrats et de la presse pour savoir ce qu’est devenue la milliardaire femme d’affaire proche du président poursuivie par le bureau anti corruption.
Midi-Madagascar croit savoir qu’après l’arrestation spectacle de Claudine Razaimamonjy, le chef de l’Etat aurait essayé de téléphoner au DG du Bianco, mais celui-ci ne voulait pas décrocher.
 « En tout cas » conclut le journal, «  malgré les menaces qui pèsent, le Bianco, fort du soutien de la communauté internationale, semble déterminé à aller de l’avant. D’autres dossiers impliquant d’autres caciques du régime seraient bientôt étalés au grand jour ».
Le journal cite un administrateur civil qui souhaite garder l’anonymat, il dit :
« Ce ne sont pas les vrais bandits qui croupissent dans nos prisons, mais les petits délinquants poursuivis pour vol de poulet et de manioc ». 
Quand à Claudine Razaimamonjy elle-même, on ne sait toujours pas où elle est. En tout cas pas entre les mains de la justice.

SEYCHELLES

Un débat est en cours pour  modifier ou pas  la loi électorale actuelle qui dit qu’une personne doit résider dans une zone électorale locale pour pouvoir voter.
Le  Parti Lepep - le parti du Président Danny Faure – veut maintenir la loi actuelle qui empêche les seychellois de l’extérieur de voter :
« C'est injuste que des personnes puissent simplement venir et voter, puis s'en aller sans se soucier de la qualité de vie aux Seychelles » dit l’avocat du parti présidentiel ».
Roger Mancienne, le leader de Linyon Democratic Seselwa argumente  un point de vue totalement inverse :
 
« Si un Seychellois est prêt à se rendre aux Seychelles pour s'inscrire et venir voter lors d'une élection, cela montre l'intérêt ferme de ce citoyen dans la conduite des affaires nationales aux Seychelles ».
 
Les Seychelles vivent actuellement sous un régime de cohabitation ; le parti Lepep a le pouvoir, la présidence ; mais  Linyon Democratic Seselwa a la majorité au parlement.
Plus de 30 000 citoyens seychellois vivent à l'étranger, en particulier dans des pays comme l'Australie, le Kenya, la France, ou l'Allemagne.
 

MAURICE


Deux réunionnais sont poursuivis par la justice mauricienne pour trafic de Serins. Les serins, ce sont des petits oiseaux que l’on met en cage pour faire joli. Les deux réunionnais ont utilisé une technique très connue à la Réunion, la « colle zoizeau ». On me de la colle sur les branches des arbres pour attraper les petits oiseaux. Là, ils ont exercé leur talent à Maurice. C’est à l’aéroport de Maurice qu’ils se sont fait attraper alors qu’ils avaient planqué dans leurs bagages pas moins de 350 serins. Vivants, ils étaient cachés dans des tuyaux de PVC, des tuyaux de plomberie. Les trafiquants sont contraints de rester à Maurice pour passer devant un tribunal. Les petits serins cela rapporte gros : 80€ pièce en moyenne. Calculez 350 oiseaux à 80€, cela fait 28 000 €.
Les papiers de la presse mauricienne et réunionnaise qui traitent cette affaire ne nous disent pas ce que sont devenus les serins en question. Relâchés dans la nature ? On l’espère en tout cas.