Plusieurs actions de prévention sont organisées depuis jeudi dans le cadre de la semaine mondiale de l'allaitement maternel. Un stand pour sensibiliser a par exemple été installé ce samedi 3 août au centre commercial de Combani. "A Mayotte, on a tendance à avoir recours à l'allaitement mixte assez rapidement après la sortie de la maternité, c’est-à-dire allaitement maternel et biberons", précise Mathilde Lazano, membre du conseil d'administration du Repema, le réseau de périnatalité de Mayotte.
Des idées reçues
Elle reconnaît qu'il n'y a pas de données chiffrées sur ce phénomène, "mais durant les visites postnatales, qui se font six à huit semaines après l'accouchement, souvent les biberons ont déjà été introduits, ce qui mène plus vite à l'arrêt de l'allaitement maternel." Il est pourtant recommandé d'allaiter exclusivement son bébé jusqu'à ses six mois pour favoriser son bon développement.
"Il y a cette idée que l'allaitement maternel serait plutôt pour les pauvres, il y a un peu cette croyance qu'on pouvait avoir dans l'Hexagone que si j'accède aux biberons, c'est que je suis riche", explique la sage-femme. "A Mayotte, il y a aussi de fausse croyance comme le fait que si j'allaite trop longtemps une fille, elle sera stérile, ce qui n'est absolument pas prouvé scientifiquement."
Tirer son lait au travail
Si dans le centre commercial, il n'y a pas foule devant le stand. Une mère de cinq enfants s'arrête pour discuter. "C'était un choix d'allaiter mon dernier enfant, car avec mes autres, je n'avais pas assez d'expérience et ils n'ont pas beaucoup été allaités", raconte-t-elle. "La difficulté, c'est avec le travail, de la laisser, d'avoir les seins qui se remplissent, mais une fois à la maison on peut être tranquille."
Pour la sage-femme coordinatrice, ces deux activités ne sont pas incompatibles. "Si vous êtes affiliés à la Sécurité Sociale, vous avez accès à un tire-lait, qui permet de tirer son lait en amont et de le mettre au frigo ou au congélateur", précise Mathilde Lazano. "Ils sont loués en pharmacie, mais c'est remboursé à 100%. Même si ça demande une organisation supplémentaire, d'avoir une pièce à son travail pour tirer son lait."