Transmission des traditions mahoraises : tressage de feuilles de cocotiers à Iloni

Tressage de feuilles de cocotiers
L’association "l’île aux nids" d’Iloni a organisé ce dimanche une journée intergénérationnelle entre des personnes âgées et des enfants du village, afin de transmettre les traditions mahoraises. Au programme : tressage de feuilles de cocotiers à l’ancienne.

C’est une pratique ancestrale mahoraise qui s’est perdue dans le temps. Kamil, 11 ans, apprend à tresser les feuilles de cocotiers auprès des anciens de son village, pour son plus grand bonheur. « J’aime passer du temps avec les personnes âgées et faire les choses d’avant, pour que l’on puisse les reproduire plus tard. Et si je suis venu ici aujourd’hui, c’est pour apprendre à faire le mtseve », explique le jeune garçon. Le « mtseve », ce sont des feuilles de cocotiers que l’on tresse. On l’appelle également le « mbaga ». Autrefois, il avait une utilité particulière. « Avant, on utilisait ça pour faire la toiture des maisons, ou encore les clôtures. On construisait aussi les toilettes avec. De nos jours, les jeunes ne savent pas ce que c’est car on ne l’utilise plus. On préfère prendre des tôles », souligne Moga, un habitant d’Iloni qui participe à l’atelier.

On s’en servait également pour s’amuser. À l’époque, les enfants formaient des balles avec les feuilles de cocotiers pour jouer à la balle au prisonnier. « On peut mettre une petite pierre dedans ou décider de ne pas en mettre. On se lançait la balle et c’est comme cela qu’on jouait. Aucun enfant n’allait traîner dehors », raconte Kouraichia Boina, l’actuelle Miss Coco Mayotte.

Ces activités organisées par l’association « l’île aux nids » d’Iloni, permettent aux seniors de sortir de l’isolement. Et elles n’ont pas été choisies par hasard. Elles ont un objectif bien précis. « On a proposé des ateliers manuels pour faire travailler la motricité des personnes âgées », précise Ouweys Bacowoina, le président de la structure.

Après le tressage, place à l’habillage. Les participants ont confectionné une tenue au bonhomme en métal installé sur le rond-point d’Iloni, appelé « bacoco » par les habitants. Un moyen de préserver cette tradition mahoraise.