Mayotte manque de médecins et d'infirmiers, notamment pour les élèves des établissements d'enseignement agricole. L'association ESPM, équipe de soins primaires au cœur de Mamoudzou, a lancé un appel aux volontaires pour pallier cette désertification médicale. Les besoins sont bien visibles au MFR de M'tsamboro où une journée de consultation a été organisée ce mardi 18 février.
Un médecin volontaire de l'association vaccine les élèves et suit leur état de santé. "Même aller à l'hôpital, c'est compliqué. C'est un soulagement de pouvoir voir un médecin", se réjouit une élève. En trois semaines, les 159 élèves du MFR ont été auscultés. "Durant la première semaine, on parlait beaucoup de mal-être, de Chido", raconte Pascale Pessay, la médecin volontaire de l'ESPM. "Mais si on creuse derrière les plaintes somatiques, il y a beaucoup de soucis psychologiques qui n'ont pas été réglés."
Des problèmes liés à la déshydratation
À cela s'ajoute, l'apparition "de problèmes liés à la déshydratation et à une alimentation pas toujours équilibrée." Sa présence tombe donc à point nommé, d'autant que les MFR ne disposent d'aucune infirmerie. "On est confronté à plusieurs problématiques sur la santé des jeunes : crises de djinn et autres symptômes qu'on ne maîtrise pas", résume Moussa Abdourahamane, le directeur de la MFR du nord. "Ce dispositif mis en place avec notre autorité académique qui est la DAAF, est une très bonne idée, c'est un soulagement."
C'est le constat de l'ampleur des besoins qui a conduit l'ESPM a lancé cet appel aux volontaires. "On s'est aperçu qu'il y avait des jeunes à voir, nous avons aussi passé un accord avec psychologues sans frontières pour avoir des médecins, infirmiers et psychologues", détaille Martine Eutrope, la présidente de l'association. "Actuellement, nous avons un médecin et une infirmière et il nous en manque encore au moins une." En attendant de trouver d'autres candidats, les consultations seront assurées en téléconsultation.