Un enseignant gravement agressé à Koungou, ses collègues de Dzoumogné inquiets

Gérard, agressé lundi à Koungou après sa journée au lycée de Dzoumogné
Lundi, un enseignant qui rentrait du Lycée de Dzoumogné a été sauvagement agressé à Koungou. Il souffre, notamment, d'une fracture ouverte au crâne.

Depuis lundi une vidéo diffuse une personne "victime d’une tentative de meurtre" selon ses proches alors qu’il rentrait du travail du lycée de Dzoumogné à son domicile. "Pour beaucoup, nous, qui côtoyons et travaillons quotidiennement avec Gérard ne l’avons pas reconnu sur la vidéo tellement la violence de ce qu’il a vécu l’a marqué."

Gérard a été victime d’une tentative de meurtre en essayant de se rendre sur son lieu de travail où chaque jour il enseigne le français et l’histoire/géographie afin d’accompagner ses élèves pour en faire des citoyens instruits et éclairés.

Les enseignants du lycée de Dzoumougné

L'enseignant souffre, notamment, d'une fracture ouverte à la tête. Il a toute une période dont il ne se rappelle suite à la violence de l'agression qu'il a subie à Koungou. "Il est sous le choc" témoigne un de ses proches alors que l'enseignant est en attente d'être évasané pour être soigné. Les personnels de son établissement ont publié une lettre ouverte "pour lui montrer notre soutien mais nous voulons témoigner de notre colère face à cette situation dans un territoire que nous aimons et que nous voyons s’enfoncer peu à peu dans la violence et l’incompréhension."

L'inquiétude grandit chez ses collègues du lycée et du collège de Dzoumogné

En face, dans le collège, on retrouve une dizaine d'enseignants titulaires, la grande majorité étant contractuelle. Après l'agression subie par leur collègue du lycée, beaucoup s'inquiètent. "Certains collègues ont encore des difficultés à rejoindre le collège. Nous avons beaucoup d'élèves qui viennent. Ils leur arrivent d'avoir des heures de permanences importantes" explique le principal dans un mail envoyé à son personnel, ce mercredi.

Il leur propose, pour les volontaires, de faire du remplacement de courte durée "notamment quand vous avez vous-mêmes une ou plusieurs heures disponibles". En contrepartie, les enseignants peuvent être rémunérés en heures supplémentaires. Pas de quoi rassurer certains : "Nous, ça nous inquiète, qu'on nous incite à venir."

À l'image des établissements de Tsingoni, Koungou ou encore Passamainty, les personnels du collège ont publié un communiqué, ce jeudi, dénonçant "les événements récurrents de violences qui gangrènent le territoire de Mayotte."

Sur notre plateau, mardi, le Recteur Jacques Mikulovic avait notamment déclaré que "garantir la sécurité de la communauté éducative est prioritaire. Les enseignants ne doivent pas aller au travail la boule au ventre."