Les élèves ont fait leur rentrée ce lundi 15 janvier à Mayotte. Pour la direction académique, l'un des enjeux cette année est de développer l'apprentissage du français. Selon une note éditée ce vendredi, 75% des Mahorais de 18 ans ont démontré des difficultés de lecture, lors des Journées Défense et Citoyenneté en 2022. Pour cela, une formation a été organisée en septembre pour les 15 inspecteurs de l'Education nationale et les 70 conseillers pédagogiques de circonscription. Parmi ses objectifs : faire parler les élèves dès la première année de l'école maternelle, renforcer l'apprentissage de la lecture et de l'écriture en CP, mener des actions avec les élèves non-lecteurs jusqu'à la fin de l'école primaire et enfin aider les parents à accompagner leurs enfants dans leur scolarité.
6% des élèves ont la moyenne en math et en français au brevet
Des dispositifs ont été déjà été mis en place en ce sens avec la mise à disposition d'un manuel de lecture pour les enseignants de CP, un plan académique de formation pour les enseignants et l'organisation de septembre à octobre d'un Mois de l'écriture pour les professeurs de collèges et de lycées. Une seconde formation est déjà prévue dans le courant du mois de janvier sur l'apprentissage des mathématiques. Les cursus à l'entrée du collège seront aussi adaptés dès la rentrée 2024, à partir des évaluations des capacités des élèves.
Leurs résultats démontrent un faible niveau scolaire à Mayotte. Si à l'école primaire, un élève sur deux a un niveau satisfaisant en français et 60% en mathématique, cela baisse drastiquement à l'entrée du collège. En sixième, seuls 10% des élèves ont un niveau satisfaisant en français et 6% en mathématique. En 2023, au brevet des collèges, 6% des élèves ont eu la moyenne dans ces deux matières.
Un manque de classes
Un chantier difficile à mener face à la croissance démographique au sein de l'académie. 11 nouvelles classes ont été construites ces trois dernières années, alors qu'il faudrait en créer une centaine par an pour faire face aux besoins. Entre 6.000 et 10.000 jeunes ne sont pas scolarisés à Mayotte selon la direction académique, 58% des écoles doivent fonctionner "en rotation" avec une classe le matin et une autre l'après-midi. Pour le dédoublement des classes de CP et de CE1, deux enseignants doivent parfois se partager une salle pour une quinzaine d'élèves chacun. Une telle mesure en grande section de maternelle ou le plafonnement des effectifs à 25 élèves par classe, "ne peuvent pas être envisagés à Mayotte." Les collèges et lycées sont aussi à la limite de leur capacité d'accueil.
Autre enjeu : la formation des enseignants, alors que la majorité sont des contractuels. Selon les secteurs, le taux de contractuels varie de 1,2% à 67% dans les écoles. Dans le second degré, c'est le cas de 57% des enseignants. Pour le personnel de direction et les conseiller pédagogiques, la direction académique note "une faible attractivité en raison notamment des conditions de vie."