C’est dans ce contexte difficile marqué par la peur que le plus jeune des anciens candidats à la présidentielle a préféré fuir. Sa femme, Houria Said Mohamed a eu moins de chance. Après une garde à vue, elle s’est vue assignée à résidence avec obligation de se rendre au tribunal au moins une fois par semaine.
Pour Achmet Said Mohamed, fuir l’Union des Comores
a-t-il longuement expliqué.était une question de vie ou de mort. Il y a une milice qui me recherchait, mort ou vif, j’ai dû fuir pour ne pas avoir à subir tout ce que subissent les militants de Hury, notre mouvement ; aujourd’hui tout le monde est persécuté, c’est la terreur qui règne donc pour pouvoir continuer à mener ce combat et faire savoir au monde entier ce qui se passe dans notre pays, il nous faut fuir ,
Ce docteur en chimie s’insurge contre « le fait que le régime veut faire croire à tout le monde que tout va bien alors qu’il n’en est rien, parce que personne n’ose descendre dans la rue parce que tout attroupement est aujourd’hui interdit et réprimé dans la plus grande violence ».
Le Mouvement Hury a payé un lourd tribut dans la crise post-électorale aux Comores, avec plusieurs de ses membres en prison ou sous contrôle judiciaire.
Achmet Said Mohamed parle « d’arrestations suivies de tortures, sans que ces personnes puissent avoir accès à un avocat, d'une justice aux ordres, d'une armée transformée en milice au service d’une personne, au service d’une dictature ».
Si Achmet Said Mohamed a préféré fuir, c’est parce que selon lui, « ce n’est pas bon d’être un opposant aux Comores, ceux qui peuvent s’en sortir sont ceux qui accepteront de courber l’échine, et il est hors de question pour nous de le faire, nous maintenons la même position, il y a eu un coup d’Etat électoral, pour nous Azali n’est pas président, il a fait un coup d’Etat, nous demandons à la communauté internationale de ne pas le reconnaître».