En Union des Comores, des élections législatives boudées par une bonne partie de la population

Le premier tour des élections législatives a lieu ce dimanche 19 janvier en Union des Comores. Le taux de participation s’annonce faible. Par ailleurs , l'on assiste à une passe d'armes entre partisans de l'Alliance de la Mouvance présidentielle.
A quelques heures de la fermeture des bureaux de vote, l’on ne peut que remarquer le peu d’engouement des électeurs. En Union des Comores, plus de 300 000 électeurs sont appelés à voter pour les 24 représentants de la Nation, le deuxième tour aura lieu le 23 février prochain.

Faible affluence dans les bureaux de vote
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la population boude le scrutin. A Moroni, justement, à Coulée 1, sur 630 électeurs, moins de 50 avaient accompli leur devoir de citoyens à 13h00. Dans ce même bureau, selon son président, la suppléante d’un candidat a été arrêtée. « Je me trouvais à l’intérieur quand ça s’est passé mais l’on m’a rapporté qu’elle a été surprise en train de distribuer de l’argent, si bien qu’elle a été arrêtée par les forces de l’ordre », devait-il dire. En outre, une autre arrestation a eu lieu. « Un représentant d’un parti voulait changer la liste des membres des bureaux alors que nous avions déjà reçu la liste officielle », a indiqué notre interlocuteur. L’Observatoire des Élections a noté, dans un communiqué publié à 10h00 que « A Moroni, plusieurs bureaux de vote avaient deux présidents affectés pour ce processus électoral ». Il a également fait état de « routes barricadées à Ntsinimoishongo et Dzahani-Washili ».  A Mbeni, chef-lieu du Hamahamet, des urnes ont été cassées à 15h00, a rapporté un journaliste sur place.


Dans cette élection, l’opposition comorienne a appelé au boycott et n’a donc pas présenté de candidats. Les citoyens assistent à des passes-d ‘armes entre partisans de l’Alliance pour la Mouvance Présidentielle (Amp) qui s’est présentée en ordre dispersé. La fragile alliance semble être volée en éclats face aux ambitions des différents leaders qui la composent.  Le ministre en charge des élections, Mohamed Daoudou est la cible privilégiée de certains candidats. A l’instar de Abdou Elwahab Msa Bacar, membre du Radhi dont le principal leader est Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement et qui vise le siège d’Itsandra Sud.  « A quoi joue le ministre de l’intérieur à Itsandra Sud ? Peut-on être juge et partie ? », s’est-il exclamé sur Facebook. Un de ses adversaires, soutenu par la principale formation au pouvoir, la Convention pour le Renouveau des Comores, briguant la même circonscription a entonné le même son de cloche. « Je dénonce les manœuvres orchestrées par le ministre de l’intérieur à Itsandra, à Moroni et ici à Dzahani, en faisant en sorte que des personnes n’ayant ni badges de la Commission électorale ni accréditations soient des membres des bureaux de vote par sa seule autorité », a dénoncé Soilhi Abdou Matassa sur la chaine de télévision nationale.


« Des députés de la mouvance peuvent rejoindre l’opposition »

Pour autant, le chef de l’Etat, Azali Assoumani minimise les différents qui minent l’Amp. « Même entre frères et sœurs, l’on peut se disputer, le tout étant que le linge sale se lave en famille », a-t-il fait valoir à sa sortie du bureau de vote, à Mitsoudje, ville dont il est originaire. Pourtant, jamais linge sale n’a autant été lavé en public. 
Quant au boycott de l’opposition, il la réfute tout simplement. « Salim Saadi (issu de la diaspora et briguant la circonscription d’Itsandra Nord, ndlr ) est bien de l’opposition, j’espère qu’il tiendra son rôle ». Est-ce à dire que s’il n’est pas élu, il n’y aura pas d’opposition parlementaire ? « Ah si si, rassurez-vous, même des députés de la Mouvance présidentielle peuvent rejoindre l’opposition »,a-t-il certifié.