Alors que le sénat coutumier a entamé des démarches coutumières en ce sens, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a déclaré, vendredi matin au Congrès, que le crâne du grand chef Ataï "avait vocation à revenir en Nouvelle-Calédonie. Et qu'il reviendra!"
C'est à la moitié de son discours que le Premier ministre s'est emparé d'un sujet qui fut longtemps polémique et qui, aujourd'hui, semble être une revendication plus naturelle, en tous cas partagée par un plus grand nombre. Pour Jean-Marc Ayrault, la relique du crâne du Grand Chef de Komalé, formellement identifiée au Musée de l'Homme, à Paris, il y a 2 ans, "a vocation à revenir en Nouvelle-Calédonie". Et le chef du gouvernement d'enfoncer le clou : "Et elle reviendra ! ". Il n'y a donc aucune ambiguïté sur la position de l'Etat qui se félicite que le Sénat coutumier " se soit emparé du sujet pour que la réconciliation coutumière puisse intervenir en préalable à toute restitution".
Pourtant, la démarche coutumière n'est pas simple et doit être minutieusement préparée ! Car Ataï, à l'origine de l'insurrection kanak de 1878, a été tué par un auxiliaire kanak, avec le soutien de tribus de l'Est proches du pouvoir colonial de l'époque.
Ataï s'était fait connaître quelques semaines plus tôt en défiant, à Teremba, le gouverneur de l'époque Jean OLRY. A ses pieds, le grand chef de Komalé lui avait d'abord jeté un sac de terre en lui disant " voilà ce que nous avions!" avant de déverser un autre sac, mais de pierres cette fois-ci, tout en déclarant: " Voilà maintenant ce que nous avons".
Après sa mort, les reliques d'Ataï étaient restées quelques années à Nouméa avant d' être transférées vers Paris. Il y a quinze ans, elles avaient même officiellement été perdues.
Depuis 2006, la revendication kanak du retour du crâne d'Ataï avait de nouveau pris corps, autour ,notamment, du grand-chef Bergé Kawa ( Tribu de Petit-Coulis) qui affirme - mais cela lui est contesté par certains - être un descendant d'Ataï . De l'autre côté de la chaîne, on regardait jusqu'ici cette démarche avec circonspection mais, depuis, le Sénat coutumier a décidé de prendre le taureau par les cornes en rapprochant les points de vue.
Coïncidence ou pas, hier (jeudi) , des sénateurs coutumiers et des représentants de l'aire coutumière xârâcùù faisaient le déplacement à la tribu de Petit Coulis à Sarraméa afin de signer un accord avec le grand chef Berger Kawa. Un premier grand pas vers la réconciliation, préalable , a rappelé Jean-Marc Ayrault, à toute restitution du crâne d'Ataï à la Nouvelle-Calédonie.
gonzague.delabourdonnaye@francetv.fr
Une démarche coutumière délicate:
Pourtant, la démarche coutumière n'est pas simple et doit être minutieusement préparée ! Car Ataï, à l'origine de l'insurrection kanak de 1878, a été tué par un auxiliaire kanak, avec le soutien de tribus de l'Est proches du pouvoir colonial de l'époque.
Ataï s'était fait connaître quelques semaines plus tôt en défiant, à Teremba, le gouverneur de l'époque Jean OLRY. A ses pieds, le grand chef de Komalé lui avait d'abord jeté un sac de terre en lui disant " voilà ce que nous avions!" avant de déverser un autre sac, mais de pierres cette fois-ci, tout en déclarant: " Voilà maintenant ce que nous avons".
Après sa mort, les reliques d'Ataï étaient restées quelques années à Nouméa avant d' être transférées vers Paris. Il y a quinze ans, elles avaient même officiellement été perdues.
Le rôle du Sénat coutumier
Depuis 2006, la revendication kanak du retour du crâne d'Ataï avait de nouveau pris corps, autour ,notamment, du grand-chef Bergé Kawa ( Tribu de Petit-Coulis) qui affirme - mais cela lui est contesté par certains - être un descendant d'Ataï . De l'autre côté de la chaîne, on regardait jusqu'ici cette démarche avec circonspection mais, depuis, le Sénat coutumier a décidé de prendre le taureau par les cornes en rapprochant les points de vue.
Coïncidence ou pas, hier (jeudi) , des sénateurs coutumiers et des représentants de l'aire coutumière xârâcùù faisaient le déplacement à la tribu de Petit Coulis à Sarraméa afin de signer un accord avec le grand chef Berger Kawa. Un premier grand pas vers la réconciliation, préalable , a rappelé Jean-Marc Ayrault, à toute restitution du crâne d'Ataï à la Nouvelle-Calédonie.
gonzague.delabourdonnaye@francetv.fr
Voyez, ci dessous, les images de cette rencontre à Petit-Coulis avec le reportage de Brigitte Whaap et Nordine Bensmaïl