Pose de la première pierre du mausolée du grand chef Ataï

Pose de la première pierre du futur mausolée du grand chef Ataï à Petit Couli (Sarraméa)
Un geste symbolique à Petit Couli (Sarraméa)surtout destiné aux autorités afin d'accélérer le retour de la tête du grand chef Ataï retrouvée au Musée de l'homme en juillet 2011. La fondation AtaÏ veut obtenir le retour de la tête du guerrier avant la fin de l'année.
Lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie, en juillet dernier, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait affirmé que le crâne du grand chef Ataï "avait vocation à revenir en Nouvelle-Calédonie. Et qu'il reviendra!". Mais Jean-Marc Ayrault avait aussi insisté sur la nécessité de mettre un terme aux querelles et rivalités coutumières qui entourent le retour de la relique sur le sol calédonien avant d'envisager la restitution officielle.
 
Avec la pose de la première pierre du futur mausolée dédié au Grand Chef Atai, en ce 24 septembre 2013, à la tribu de Petit Couli (Sarraméa) la fondation Ataï a souhaité montrer que tout est prêt pour accueillir la tête du guerrier retrouvée dans les réserves du Musée de l'Homme à Paris en 2011 après plus d'un siècle d'énigmes sur sa disparition.

En attendant la construction du futur mausolée, qui n'a pas encore de financement,une petite stèle a donc été dressée à Petit Couli.

A terme, la fondation Ataï envisage de construire une grande case avec des matériaux modernes pour qu'elle résiste au temps et au climat calédonien.

A l'intérieur de cette construction, les huit aires coutumières de Nouvelle-Calédonie seront représentées et une fresque de 20 m par 3 sera réalisée par deux artistes, descendantes du Grand chef Ataï, Yvette Bouquet et Paula Boi...
 

Le reportage à Petit Couli de Martine Nollet de Radio NC 1ère.

atai reportage martine nollet


La date du 24 septembre pour la pose de la première pierre du mausolée du grand chef Ataï n' a pas été choisie par hasard...Ataï et ses alliés voulaient attaquer Nouméa le 24 septembre 1878.
 
Le grand chef Ataï, expulsé de sa terre par la colonisation, déclare au gouverneur français Olry à Teremba, en déversant d'abord un sac de terre: "voilà ce que nous avions", et ensuite déversant un sac de pierres: "voici ce que tu nous laisses". Au gouverneur qui lui conseille de construire des barrières pour protéger ses cultures des dégâts commis par le bétail des colons, il répond: "lorsque les taros iront manger les boeufs, je construirai des barrières."

Ses efforts pour s'entendre avec les Blancs ayant été vains, Ataï choisit la lutte armée. Le pouvoir colonial réussit à s'assurer le soutien d'autres tribus kanak, contre Ataï et ses partisans.
 
Pendant l'année 1878, Ataï s' allie en avec plusieurs chefs pour chasser les Français. Les "rebelles" veulent attaquer Nouméa le 24 septembre, date anniversaire de l'occupation de l'île en 1853. Mais, à la suite d'une nouvelle altercation au sujet des terres, la famille d'un ancien forçat est assassinée. Dix chefs de tribu sont incarcérés en guise de représailles. Ataï et ses complices ripostent : le 25 juin, un groupe de Kanak tue quatre gendarmes, puis quarante colons, les attaques de forts et villages s' enchaînent...
 
A Nouméa, la panique gagne les Français. Le commandant demande des renforts à l'armée d'Indochine, puis part en guerre contre Ataï.

Début août, les Français construisent un fort à La Foa. Ataï et 500 guerriers en font le siège.
Fin août, une troupe de soldats, de bagnards, d'anciens communards à qui l'on a promis la liberté, de Kabyles et de guerriers kanak de Canala forment trois colonnes pour encercler les rebelles. Un détachement surprend Ataï , le grand chef est tué par "un traître" kanak.