L'ancien montdorien aspire à intégrer l'équipe senior de Sheffield United qui évolue en 3ème division. Attaquant ou ailier droit dans l'équipe des moins de 18 ans du club, il saura en fin de saison si son contrat est prolongé. En attendant, le calédonien au parcours atypique travaille sans relâche.
Son expérience est inédite. Jamais avant lui un footballeur calédonien n'avait choisi de se former en Nouvelle-Zélande pour rejoindre un championnat plus huppé. Jusqu'ici, seuls deux types de parcours étaient empruntés pour rejoindre une même destination, la métropole. Soit la liaison directe Super Ligue - L1, L2 ou CFA2 (Georges Gope-Fenepej, César Lolohéa, Dominique Wacali, Joël Wakanumuné), soit celle menant du championnat territorial à un centre de formation professionnel (John Gope-Fenepej, Christian Karembeu, Antoine Kombouaré). Avec ses parents, Mickaël Partodikromo, qui atteindra la majorité début février, s'est lui inscrit dans un autre plan de carrière.
Repéré par un agent, Sean Ruffer, alors qu'il portait les couleurs des moins de 16 ans du Mont-Dore, l'attaquant accepte la proposition d'intégrer les rangs de l'Asia Pacific Football Academy. Une pépinière de jeunes talents qui s'est créée chez nos voisins kiwis en partenariat avec Chelsea, cador de la Premier League anglaise, et le Wellington Phoenix FC, pensionnaire de l'Australian-League. Il effectue d'abord des tests physiques, puis retourne à Christchurch durant trois mois pour passer des examens d'anglais. Deux étapes réussies. "Mon plan c'était l'Académie pour maîtriser la langue, en me disant que si je ne réussissais pas dans le foot, ce serait plus facile de trouver un travail", explique Mickaël dans la maison familiale au 7ème kilomètre. "Je pense que c'était plus facile pour lui de bien s'adapter en Nouvelle-Zélande en sachant que nous n'étions pas loin. Il est revenu très régulièrement nous voir", souligne sa mère Sabine. Le gouvernement de la Calédonie et la Province Sud ont aidé financièrement la famille, le coût des études, assumé par les parents, s'élevant à 800 000 francs CFP par an.
Après 18 mois de travail et d'humilité, le jeune Cagou gagne ensuite le droit de passer des essais en Grande-Bretagne. Celui de Swansea (équipe galloise de Premier League) ne sera pas concluant, mais dans le nord de l'Angleterre, à Sheffield, les dirigeants de United sont conquis.
Sheffield, ville de foot
Juillet dernier. Bernard Partodikromo accompagne donc son fils pour l'installer dans sa nouvelle vie dans le Yorkshire. Il comprend rapidement où il met les pieds. "Les gens que j'ai rencontré m'ont dit que les enfants ici naissent bleu et blanc ou rouge et blanc", rigole t'il. Le football est une institution à Sheffield qui abrite deux clubs fondés en 1867 et 1889. Les Owls de Wednesday, qui naguère pouvaient compter sur un certain Chris Waddle, jouent actuellement en Football League Championship, la deuxième division. Les Blades de United sont eux engagés dans le niveau inférieur. Chacun dispose de son propre stade de respectivement 39 700 et 32 000 places. Côté palmarès, l'armoire à trophées est bien remplie d'un côté comme de l'autre. Quatre titres de champions en première division, trois Coupes d'Angleterre, une Coupe de la Ligue, un Charity Shield et cinq titres de champion de deuxième division pour Wednesday. Un sacre au plus haut niveau national en 1898, quatre Coupes d'Angleterre entre 1899 et 1925 et, plus récemment, une première place en deuxième division (2006) pour United. "J'ai joué le derby avec les moins de 18 ans. C'était chez nous et les supporters adverses étaient très nombreux. Ils se sont pas mal vantés pendant le match, mais sont repartis silencieux. On a gagné 5-0", sourit Mickaël.
S'adapter à l'exigence
Cela fait maintenant six mois qu'il joue pour son nouveau club, et il a fallu cravacher. "Au début, c'était dur. L'absence de la famille, le niveau élevé, ce climat très froid auquel je n'étais pas habitué. Mais après, je me suis intégré, je me suis fait de nouveaux amis. Et au fil des entraînements, j'ai amélioré mon jeu et passé de nombreuses étapes". Les semaines sont chargées avec deux entraînements par jour, quatre heures de musculation hebdomadaires, des matchs en semaine et le week-end. "Pas le temps de balader, quand je rentre dans ma famille d'accueil, je récupère". Côté compétition, le bilan de la première moitié de saison est positif. Mickaël a disputé toutes les rencontres avec l'équipe des U18. Utilisé au poste d'attaquant et d'ailier droit, il a marqué six buts dans une équipe classée deuxième du championnat et qualifiée pour le 5ème tour de la FA Cup, la Coupe d'Angleterre. "Les dirigeants sont étonnés. Ils n'étaient pas sûrs pas que j'allais tenir du fait de l'éloignement. Ils m'ont dit de continuer comme ça pour devenir un grand footballeur". Mickaël garde la tête sur les épaules. Il sait qu'au-delà des qualités techniques et physiques, un comportement irréprochable est exigé. "Si un joueur fait un écart de conduite, il n'est pas retenu pour le match du week-end et doit se plier, la semaine suivante, à des exercices d'endurance en plus des entraînements. Nous avons aussi obligation d'assister aux rencontres de l'équipe professionnelle".
Sheffield United apprend à ses joueurs à devenir des professionnels mais aussi des adultes responsables. Les U18 participent à des actions sociales ce qui a permis à Mickaël de parler de son expérience à des élèves d'une classe de primaire de Sheffield. Il n'a pas manqué bien sûr d'évoquer sa Nouvelle-Calédonie natale et de leur apprendre à parler français.
Objectif : convaincre et passer pro
L'aventure anglaise, assurément, est belle. Mais elle le sera d'autant plus si le jeune calédonien qui a porté les couleurs de l'Olympique en poussins, de l'AS Magenta en benjamins, et du Mont-Dore en minimes et cadets, signe un contrat professionnel en fin de saison. Dans un effectif de 24 joueurs avec deux à trois éléments à chaque poste ou presque, la tâche ne sera pas aisée. "Seulement dix joueurs passeront professionnels l'année prochaine. C'est en juin qu'ils choisiront". Mickaël s'accroche et discute régulièrement avec George Gope-Fenepej, lui aussi confronté à une forte concurrence à Troyes en Ligue 2. Dans son aventure, il sait aussi pouvoir compter sur ses proches. "Mes parents me soutiennent énormément. Je n'oublie pas ceux qui m'ont aidé, le président Roger Mourinet et les éducateurs du Mont-Dore, mais aussi Didier Chambaron de l'OFC et Andy Smith à l'APFA". A l'image de ses parents, Mickaël Partodikromo reste simple.
"C'est un garçon très respectueux. Ses parents ont consenti beaucoup de sacrifices et Il ne l'oublie pas. Ce qui me frappe, c'est sa maturité. Peut-être que c'est son expérience en Nouvelle-Zélande où il a du se débrouiller, s'endurcir. En tout cas, il est serein et sait où il veut aller" témoigne son ancien coach au Mont-Dore, Stéphane Drahuzac. Ce n'est pas cette confidence de Mickaël Partodikromo qui prouvera le contraire. "Le stade de Sheffield United, Bramall Lane, est énorme. J'ai été impressionné. Mais je suis dit qu'un jour, je jouerais dessus". Six mois s'ouvrent devant lui pour continuer son rêve anglais, tout en gardant dans un coin de sa tête la volonté de porter les couleurs de la sélection senior de Nouvelle-Calédonie, lui qui a été capitaine des U15 et U17.
Repéré par un agent, Sean Ruffer, alors qu'il portait les couleurs des moins de 16 ans du Mont-Dore, l'attaquant accepte la proposition d'intégrer les rangs de l'Asia Pacific Football Academy. Une pépinière de jeunes talents qui s'est créée chez nos voisins kiwis en partenariat avec Chelsea, cador de la Premier League anglaise, et le Wellington Phoenix FC, pensionnaire de l'Australian-League. Il effectue d'abord des tests physiques, puis retourne à Christchurch durant trois mois pour passer des examens d'anglais. Deux étapes réussies. "Mon plan c'était l'Académie pour maîtriser la langue, en me disant que si je ne réussissais pas dans le foot, ce serait plus facile de trouver un travail", explique Mickaël dans la maison familiale au 7ème kilomètre. "Je pense que c'était plus facile pour lui de bien s'adapter en Nouvelle-Zélande en sachant que nous n'étions pas loin. Il est revenu très régulièrement nous voir", souligne sa mère Sabine. Le gouvernement de la Calédonie et la Province Sud ont aidé financièrement la famille, le coût des études, assumé par les parents, s'élevant à 800 000 francs CFP par an.
Après 18 mois de travail et d'humilité, le jeune Cagou gagne ensuite le droit de passer des essais en Grande-Bretagne. Celui de Swansea (équipe galloise de Premier League) ne sera pas concluant, mais dans le nord de l'Angleterre, à Sheffield, les dirigeants de United sont conquis.
Sheffield, ville de foot
Juillet dernier. Bernard Partodikromo accompagne donc son fils pour l'installer dans sa nouvelle vie dans le Yorkshire. Il comprend rapidement où il met les pieds. "Les gens que j'ai rencontré m'ont dit que les enfants ici naissent bleu et blanc ou rouge et blanc", rigole t'il. Le football est une institution à Sheffield qui abrite deux clubs fondés en 1867 et 1889. Les Owls de Wednesday, qui naguère pouvaient compter sur un certain Chris Waddle, jouent actuellement en Football League Championship, la deuxième division. Les Blades de United sont eux engagés dans le niveau inférieur. Chacun dispose de son propre stade de respectivement 39 700 et 32 000 places. Côté palmarès, l'armoire à trophées est bien remplie d'un côté comme de l'autre. Quatre titres de champions en première division, trois Coupes d'Angleterre, une Coupe de la Ligue, un Charity Shield et cinq titres de champion de deuxième division pour Wednesday. Un sacre au plus haut niveau national en 1898, quatre Coupes d'Angleterre entre 1899 et 1925 et, plus récemment, une première place en deuxième division (2006) pour United. "J'ai joué le derby avec les moins de 18 ans. C'était chez nous et les supporters adverses étaient très nombreux. Ils se sont pas mal vantés pendant le match, mais sont repartis silencieux. On a gagné 5-0", sourit Mickaël.
S'adapter à l'exigence
Cela fait maintenant six mois qu'il joue pour son nouveau club, et il a fallu cravacher. "Au début, c'était dur. L'absence de la famille, le niveau élevé, ce climat très froid auquel je n'étais pas habitué. Mais après, je me suis intégré, je me suis fait de nouveaux amis. Et au fil des entraînements, j'ai amélioré mon jeu et passé de nombreuses étapes". Les semaines sont chargées avec deux entraînements par jour, quatre heures de musculation hebdomadaires, des matchs en semaine et le week-end. "Pas le temps de balader, quand je rentre dans ma famille d'accueil, je récupère". Côté compétition, le bilan de la première moitié de saison est positif. Mickaël a disputé toutes les rencontres avec l'équipe des U18. Utilisé au poste d'attaquant et d'ailier droit, il a marqué six buts dans une équipe classée deuxième du championnat et qualifiée pour le 5ème tour de la FA Cup, la Coupe d'Angleterre. "Les dirigeants sont étonnés. Ils n'étaient pas sûrs pas que j'allais tenir du fait de l'éloignement. Ils m'ont dit de continuer comme ça pour devenir un grand footballeur". Mickaël garde la tête sur les épaules. Il sait qu'au-delà des qualités techniques et physiques, un comportement irréprochable est exigé. "Si un joueur fait un écart de conduite, il n'est pas retenu pour le match du week-end et doit se plier, la semaine suivante, à des exercices d'endurance en plus des entraînements. Nous avons aussi obligation d'assister aux rencontres de l'équipe professionnelle".
Sheffield United apprend à ses joueurs à devenir des professionnels mais aussi des adultes responsables. Les U18 participent à des actions sociales ce qui a permis à Mickaël de parler de son expérience à des élèves d'une classe de primaire de Sheffield. Il n'a pas manqué bien sûr d'évoquer sa Nouvelle-Calédonie natale et de leur apprendre à parler français.
Objectif : convaincre et passer pro
L'aventure anglaise, assurément, est belle. Mais elle le sera d'autant plus si le jeune calédonien qui a porté les couleurs de l'Olympique en poussins, de l'AS Magenta en benjamins, et du Mont-Dore en minimes et cadets, signe un contrat professionnel en fin de saison. Dans un effectif de 24 joueurs avec deux à trois éléments à chaque poste ou presque, la tâche ne sera pas aisée. "Seulement dix joueurs passeront professionnels l'année prochaine. C'est en juin qu'ils choisiront". Mickaël s'accroche et discute régulièrement avec George Gope-Fenepej, lui aussi confronté à une forte concurrence à Troyes en Ligue 2. Dans son aventure, il sait aussi pouvoir compter sur ses proches. "Mes parents me soutiennent énormément. Je n'oublie pas ceux qui m'ont aidé, le président Roger Mourinet et les éducateurs du Mont-Dore, mais aussi Didier Chambaron de l'OFC et Andy Smith à l'APFA". A l'image de ses parents, Mickaël Partodikromo reste simple.
"C'est un garçon très respectueux. Ses parents ont consenti beaucoup de sacrifices et Il ne l'oublie pas. Ce qui me frappe, c'est sa maturité. Peut-être que c'est son expérience en Nouvelle-Zélande où il a du se débrouiller, s'endurcir. En tout cas, il est serein et sait où il veut aller" témoigne son ancien coach au Mont-Dore, Stéphane Drahuzac. Ce n'est pas cette confidence de Mickaël Partodikromo qui prouvera le contraire. "Le stade de Sheffield United, Bramall Lane, est énorme. J'ai été impressionné. Mais je suis dit qu'un jour, je jouerais dessus". Six mois s'ouvrent devant lui pour continuer son rêve anglais, tout en gardant dans un coin de sa tête la volonté de porter les couleurs de la sélection senior de Nouvelle-Calédonie, lui qui a été capitaine des U15 et U17.