A l'approche du référendum, les indépendantistes renforcent le travail de lobby

Le symbole du combat indépendantiste en Nouvelle-Calédonie.
Présenter le projet d’accession à la pleine souveraineté, repenser les relations extérieures, veiller au respect de l’Accord de Nouméa: c’est la démarche dans laquelle s’inscrit le FLNKS en cette année charnière, avec plusieurs déplacements hors de Calédonie. 
A Tahiti, plus de 1 500 personnes participaient ce week-end au congrès du Tavini. Oscar Temaru, président du parti indépendantiste, a répété à cette occasion que l’indépendance était la seule issue au développement et au respect des droits du peuple maohi. Autre moment fort de ce congrès, l'échange avec la délégation emmenée par Daniel Goa. Dans son discours, le dirigeant de l'Union calédonienne et porte-parole du FLNKS a apporté son soutien «au nom d'un combat commun».

Congrès du Tavini à Faaa.

Plusieurs entretiens prévus

Il devait profiter de ce séjour pour rencontrer Gaston Flosse et Edouard Fritch, ancien et actuel présidents de la Polynésie française. Daniel Goa devait également s’entretenir avec les réseaux coutumiers et économiques. Objectifs : rassurer sur le projet d’indépendance pour la Nouvelle-Calédonie, et afficher un soutien à une communauté très investie dans les affaires sur le Caillou. «C’est une population qui est importante à Nouméa, depuis plusieurs années, plusieurs décennies, explique le porte-parole du FLNKS. Ils sont déjà installés et ils sont devenus des citoyens. Mais ils obéissent aux règles coutumières de chez eux et donc il faut appuyer là-haut. Il faut appuyer pour que le message arrive à destination.»
 

Anniversaire du Fer de Lance

D’ici trois ou quatre mois, c’est Wallis-et-Futuna qui devrait recevoir sa visite. Avec les territoires polynésiens et mélanésiens, le Front indépendantiste veut réfléchir à des intérêts économiques à défendre en commun, et développer de véritables relations diplomatiques. Un thème dont il sera question lors des trente ans du Groupe Fer de Lance, ce mercredi, à Nouméa au centre culturel Tjibaou. Un mouvement créé, à son origine, pour soutenir la lutte séparatiste kanak, auquel appartiennent entre autres Fidji, le Vanuatu et les Salomon (ci-dessous les drapeaux des membres du Fer de lance).

Les drapeaux des membres du Fer de lance.

«Un échange»

Sur le plan international, il s’agit de renforcer un travail de lobby avec les mouvements nationalistes et indépendantistes, avec des syndicats, des églises et des organisations non-gouvernementales. «C’est un échange parce que nous aussi, dans ce cadre-là, nous soutenons leur combat, explique Daniel Goa. Le FLNKS dans son fonctionnement a aussi besoin de soutiens monnayés. Il faut que les organisations de lutte nous aident à supporter les charges qui vont être liées au fonctionnement de cette année.»

Visuel de la Semaine anticoloniale 2018.

A la Semaine anticoloniale

Un lobby qui se concrétise déjà par la présence de jeunes du FLNKS à la Semaine anticoloniale à Paris. Du 14 au 19 mars, le porte-parole du mouvement rejoindra cet événement organisé par le réseau «Sortir du colonialisme». Il compte s’entretenir avec des députés de l’Assemblée nationale concernant la modification de la loi organique. Et a salué la présence depuis ce dimanche, en Nouvelle-Calédonie, du comité des 24 de l’ONU.

Une mission de l’ONU en Nouvelle-Calédonie.

La mission de l'ONU aura «un meilleur jugement»

«Dans le cadre de la révision des listes électorales, nous avions demandé que les gens de l’ONU soient présents dans les CAS [commissions administratives spéciales]. La mission vient regarder, écouter, pour voir comment évolue l’Accord de Nouméa aujourd’hui. Est-ce que l’émancipation est au bout du couloir? Ils auront un meilleur jugement, ils seront peut-être plus objectifs que nous, ici, parce qu’on est dans une dualité permanente.»
Ecoutez ses propos recueillis par Martin Charmasson.