Entre 1958 et 2020, 67 attaques de requin ont été recensées en Nouvelle-Calédonie. Un nombre que Claude Maillaud, Philippe Tirard, Philippe Borsa, Anne-Laure Guittonneau, Joseph Fournier et Mohammed Nour, les six auteurs de l’étude (à consulter ici), ont passé au crible pour en retirer les enseignements majeurs. Voici les éléments principaux de l’entretien avec Claude Maillaud.
Une augmentation significative
Le risque requin est devenu une réalité en Nouvelle-Calédonie. C’est en tout cas ce qu’affirme l’étude en s’appuyant sur les données chiffrées. "On est passé de quelque chose de presque anecdotique jusqu’à la fin du XXe siècle, à un risque qui maintenant existe." De vingt attaques dont trois mortelles entre 1981 et 2000, le territoire est en effet passé à quarante attaques dont sept létales entre 2001 et 2020. "C’est l’un des chiffres les plus significatifs de notre étude."
Quant à en identifier les raisons avec certitude, Claude Maillaud est très prudent. Augmentation de la population ? Activités humaines ? Diminution des ressources alimentaires des requins ? Pour l’heure, aucune réponse scientifiquement prouvée n’a été apportée, précise le spécialiste.
Les espèces concernées
Les requins responsables des attaques sur l’homme sont sensiblement les mêmes en Calédonie qu’ailleurs sur la planète. "On a principalement le requin tigre, le premier responsable d’attaques sur l’homme. Ensuite, on a le requin bouledogue et ici, on a également des accidents avec le requin gris de récif." A l’échelle de la planète, le grand requin blanc reste le principal responsable tandis que seules deux attaques, dont une mortelle, lui sont attribuées en Calédonie en six décennies.
Prendre en compte le risque
Désormais, aux yeux de Claude Maillaud, la première chose à faire est de développer les bonnes pratiques. Le principal est d’évaluer le risque, estime-t-il. "On sait que l’on va prendre un risque si l’on va chasser dans le lagon, et ce, où que ce soit. Quelqu’un qui se trouve, soit en train de nager, soit sur une petite embarcation personnelle dans une eau agitée et trouble se met en danger. Quelqu’un qui va s’exposer dans un endroit où l’on sait qu’il y a des espèces potentiellement dangereuses ou qu’il y a déjà eu des attaques est quelqu’un qui va augmenter le risque."
S’ajoutent les mesures de protection, individuelles ou collectives, pour protéger par exemple les zones de baignade.
Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.