Bogut dans l'Histoire. Simmons, l'avenir ?

Andrew Bogut à gauche, un titulaire indiscutable des Warriors.
Avec Golden State, le pivot australien Andrew Bogut est sur le point de battre le mythique record du plus grand nombre de victoires en NBA (72-10) détenu par les Bulls de Michael Jordan. L'ailier Ben Simmons est lui annoncé comme un futur crack. 
LA GENESE BULLS
En 1995-96, Michael Jordan, alors triple champion NBA et champion olympique 92 avec la Dream Team USA, porte les Chicago Bulls vers un exploit sans précédent. L'équipe signe le meilleur bilan victoires/défaites pour une franchise dans le championnat nord-américain, considéré comme le plus compétitif au monde. Le n°23, aidé par ses lieutenants Pippen et Rodman, permet au club d'engranger 72 succès pour seulement 10 revers. Le record des Los Angeles Lakers de 1972 (69-13) est battu, vingt ans après. Ironie de l'histoire, quand Chicago atteint le climax, un australien figure déjà dans l'effectif : Luc Longley. Formé au Scotch College de Perth, il a rejoint l'université américaine de New Mexico, avant de rallier la NBA via Minnesota puis Chicago. Cette saison-là avec les Bulls, Longley, pivot lui aussi, apportera près de 10 points et 5 rebonds en moyenne en saison régulière, mais aussi 8 points et 4 rebonds lors du tournoi final (Playoffs) remporté par les Bulls 4 victoires à 2 contre Seattle. C'est le 4e des 6 titres du club sous l'ère Jordan, et le premier des trois sacres auxquels participera l'australien. 

Luc Longley, ancien pivot titulaire des Chicago Bulls de Michael Jordan


LES WARRIORS FONT MIEUX
Andrew Bogut a rejoint les Golden State Warriors en 2012. Et depuis deux saisons, son équipe marche sur l'eau. En cet exercice 2015-2016 notamment, tous les sommets sont atteints. Le club de la région de San Francisco a commencé par une série de 24 victoires d'affilée. Le 10 avril dernier, il a ensuite égalé le record de victoires des Bulls sur le parquet de son meilleur ennemi, les San Antonio Spurs du français Tony Parker. Il ne reste plus qu'une marche à gravir contre Memphis le 13 avril, à l'Oracle Arena d'Oakland, pour finir la saison avec un bilan de 73 succès pour 9 défaites. Du jamais vu depuis 1947.
Le meneur de jeu et leader offensif, Stephen Curry, est le premier joueur de l'Histoire de la NBA à être sacré meilleur marqueur de la saison régulière avec une moyenne de points aussi élevée (29,9pts), tout en passant moins de 35 minutes sur le parquet (34,2). Jamais un joueur n'avait réussi autant de paniers à trois points sur une saison, et personne n'en a marqué autant, en moyenne, à chaque match (5 sur 11, soit 45% de réussite). Bien aidé par l'arrière Klay Thompson, qui a battu l'an dernier le record de points marqués en un quart-temps (37, à 9 sur 9 à trois points), et par l'ailier-fort Draymond Green, meilleur passeur, rebondeur et 2e contreur de l'effectif, le chef Curry fait trembler tous les adversaires. 

Le leader des Warriors, Stephen Curry

L'IMPORTANCE DE BOGUT
Bogut est lui aussi une pièce indispensable pour les Warriors. Son envergure et son expérience sont précieuses. Il est le pivot titulaire et a joué près de 70 matchs ces trois dernières saisons. Si son temps de jeu s'amenuise, sa contribution reste très importante en défense, que ce soit au rebond (7 prises) ou au contre (1,6), mais aussi dans le jeu offensif grâce aux écrans qu'il peut poser (interposition entre le défenseur et un coéquipier pour permettre à ce dernier de tirer librement au panier). C'est aussi un point d'appui pour marquer près du cercle. L'an dernier, il avait été l'un des artisans du titre NBA décroché en finale contre les Cleveland Cavaliers de Lebron James. Les Warriors peuvent rêver d'un doublé cette année.

UNE EXPERIENCE EXCEPTIONNELLE
Andrew Bogut est né à Melbourne de parents croates ayant immigré en Australie. Sa taille le prédisposait à évoluer intérieur, sous le cercle adverse. Peut-être agacé de ne pas avoir été retenu dans l'équipe régionale du Victoria lorsqu'il était adolescent, cette montagne de 2m13 a travaillé certaines facettes de son jeu en s'inspirant de son modèle, Toni Kukoc. En 2003, il est nommé meilleur joueur des championnats du monde des moins de 19 ans en Grèce. Un tournoi dominé par les Wallabies avec un Bogut intouchable. Il s'exile ensuite aux Etats-Unis et intègre l'université d'Utah. En 2005, il reçoit le Naismith College Player of the year, le titre de meilleur joueur universitaire du pays. Une récompense décernée par le passé à des légendes comme l'intérieur Tim Duncan, l'ailier Larry Bird, ou encore Michael Jordan. Il est l'un des trois seuls étrangers à avoir reçu cet honneur depuis 1969 ! Lorsqu'il se présente à la Draft 2005, il devient le premier australien à être choisi par une franchise professionnelle en n°1 et le septième étranger dans ce cas depuis 1947. Il fera le bonheur des Milwaukee Bucks de 2005 à 2012 avant d'être transféré aux Warriors.

Andrew Bogut, un Warrior au sens propre comme au figuré.

LES AUSTRALIENS FONT PARLER D'EUX
D'autres wallabies se mettent en évidence aux Etats-Unis. Le meneur remplaçant de Tony Parker aux Spurs, Patty Mills, est devenu champion NBA en 2014. Ce redoutable shooteur est sorti du Saint Mary's College of California, comme le meneur suppléant de Kyrie Irving à Cleveland, Matthew Dellavedova. Il avait impressionné tout le monde lors des Finales NBA 2015 perdues 4-2 contre Golden State. 
Dante Exum, 20 ans, a lui réussi le tour de force d'être drafté par les Utah Jazz en sortant d'un lycée ... australien. Le meneur d'1m98, originaire de Melbourne, s'est fait repérer au Lake Ginninderra de Canberra avant d'atterrir en NBA. Blessé au genou, il a raté toute la saison.

Patty Mills (n°5), ici sous le maillot australien, aux lancers-francs.

SIMMONS, UNE STAR EN DEVENIR ?
Enfin, c'est un autre Wallabie qui est en train de créer la sensation au pays de l'Oncle Sam : Ben Simmons, 19 ans, 2m08. Lui aussi né à Melbourne dans le quartier de Fitzroy, d'un père américain et d'une mère australienne, il a pratiqué le basket, le rugby et même l'Australian Rules Football. Sélectionné en équipe nationale pour les championnats du monde de basket des moins de 17 ans, alors qu'il n'avait que 15 ans, il a aidé son équipe à gagner la médaille d'argent. 
Simmons a ensuite été recruté par la Montverde Academy en Floride avec laquelle il a remporté le tournoi national des lycées américains contre la fameuse Oak Hill Academy qui a vu passer des stars comme Kevin Durant ou Carmelo Anthony. 
Transféré en 2015 à Louisiana University, il a continué d'exploser. En l'espace d'une seule saison dans le championnat NCAA américain, il a convaincu les experts qu'il méritait sa place en NBA (19pts, 12 rebonds, 5 passes, 2 interceptions en moyenne). Ben Simmons se présentera donc à la prochaine Draft et devrait, comme Bogut, être le choix n°1 du premier tour. Magic Johnson l'a comparé à Lebron James, double champion NBA 2012 et 2013.

Ben Simmons devrait être le premier joueur universitaire à être choisi par une franchise professionnelle NBA lors de la Draft 2016