Calédoniens ailleurs : Nako, croire en son destin

Calédoniens ailleurs : Nako, croire en son destin
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Nako, gendarme adjoint volontaire.
Pour des raisons de sécurité, certaines informations sont passées sous silence

« Enfin je me suis dit que je réalisais mon rêve ». Après quelques pérégrinations et hésitations, Nako s’est lancé dans un projet qui lui tenait à cœur depuis toujours : celui de travailler dans la gendarmerie.

Lycéen, le Calédonien décide d’embrasser cette carrière, motivé par les valeurs qu’apportent la vie militaire et inspiré par l’exemple d’un oncle travaillant au sein de la BAC en Nouvelle-Calédonie. « Même si au départ j’hésitais entre devenir gendarme ou policier, le statut de militaire m’attirait. J’appréciais la rigueur de l’armée et le large choix de carrières proposé ».  Titulaire d’un bac S au lycée Do Kamo en 2014, l’étudiant, originaire de Lifou, dévie pourtant vers d’autres projets. « Après le bac, je ne me sentais pas de partir tout de suite me former en métropole. Je n’osais pas me lancer dans mon projet ». Il s’inscrit alors à l’Université de Nouvelle-Calédonie en licence de SVT et multiplie les petits boulots en parallèle. Cette première année d’études se révèle peu concluante. La SVT ne lui plaisant pas, Nako décide de ne pas continuer sur cette voie-là. En septembre 2016, le voilà prêt à s’envoler pour l’Europe. Là encore, le jeune originaire de la tribu de Hmelek n’ose pas se lancer tout de suite dans le projet qui lui tient tant à cœur. Il débute un DUT de génie civil à Reims (en Champagne- Ardenne).

Ancien footballeur de l'AS Lossi, Nako s'est tourné vers la gendarmerie

Content de ce choix d’études, le Calédonien bouleverse pourtant une nouvelle fois ses plans. « Un jour que je rentrais chez moi, je suis passé devant une brigade de gendarmerie qui recrutait. Je suis rentré dans la gendarmerie et ils m’ont proposé de passer les tests ». Cette annonce fait l’effet d’un électrochoc au jeune homme. «  C’était sûrement un hasard que je passe devant elle mais pour moi, j’ai eu l’impression que c’était le destin ».  Il réussit les tests d’entrée en février 2017 avant d’intégrer en septembre l’école de gendarmerie de Montluçon (Allier). Pour être conforté dans son choix, Nako décide de devenir gendarme adjoint volontaire agent de police judicaire adjoint (GAV APJA).  Un statut qui, à l’avenir, lui permet de bénéficier d’un contrat de cinq ans sous statut militaire et d’assister une équipe de sous-officiers. A l’école, le Calédonien reçoit une formation générale qui lui permet d’acquérir un savoir être militaire et un savoir faire.

Nako vient tout juste de terminer sa première formation à l'école de gendarmerie

Il découvre également les différents métiers de la gendarmerie à travers les cours enseignés : police judiciaire, techniques d’intervention professionnelle, police de la circulation routière, connaissances de la gendarmerie en plus des cours de self défense, de progression avec arme en intervention ainsi qu’un entraînement physique régulier. Après une formation de treize semaines, le jeune homme réussit les examens avant de choisir son affectation en fonction de son classement final. Il décide de rejoindre l’école des officiers de la gendarmerie de Melun (Ile-de-France).  Arrivé au sein de l’unité le 7 décembre, le jeune homme de 22 ans reçoit une formation complémentaire de douze semaines avant d’être affecter sur le terrain.  Satisfait d’avoir réalisé une partie de son rêve, Nako ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « A l’avenir, je souhaite passer le concours de sous-officier et faire une demande de mutation pour travailler au pays ».

par ambre@lefeivre.info