Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Sarah Vandame, installée à Paris.
« Il ne faut pas avoir peur de se lancer. L’inconnu peut faire peur mais il y a toujours de bonnes surprises et au final, on y arrive. » Dotée d’un fort esprit d’indépendance, confiante et entreprenante, Sarah sait aller au bout de chacun de ses choix.
Cette volonté de s’accomplir seule, de découvrir le monde par ses propres moyens, se manifeste tôt. A l’adolescence, sur les recommandations de sa mère (qui travaille à la CPS), la Calédonienne décide de partir en famille d’accueil aux États-Unis. En septembre 2007, la voilà à 14 ans au lycée français de San Francisco. « J’avais envie de voir ailleurs, d’apprendre l’anglais. J’étais déterminée et me sentais privilégiée. » La Nouméenne passe deux années et demi en tant que lycéenne en Californie. « Après mon bac, je maitrisais l’anglais et l’espagnol, je savais faire des choses seule, j’avais voyagé seule. Je savais aussi me donner un rythme de travail, je m’étais cadrée toute seule pour mes études. » Bachelière avec mention, Sarah envisage de poursuivre ses études à Montréal mais une rencontre amoureuse change ses plans pour Paris. Elle intègre une double formation qui s’articule entre cours de prépa et cours à l’université de Nanterre dans le but de passer le concours de l’École Normale Supérieure. « J’ai fait ce choix de manière stratégique et aussi par hasard. » Six mois plus tard, l’étudiante arrête la prépa. « Le droit ne me plaisait pas. » Sarah valide toutefois sa première année à l’université avant d’envisager un autre cursus.
L’architecture lui semble alors le métier idéal pour elle. « Ma famille paternelle est dans le monde du bâtiment et j’avais envie de relever ce challenge de mêler un savoir technique à de la culture générale et au fait de créer dans un cadre normé. » La Calédonienne est admise à l’École normale supérieure d’architecture de Paris Val de Seine. Si pendant cinq ans, Sarah est ravie de son choix, elle se rend compte qu’il y a un monde entre les cours et l’exercice du métier. « J’ai fait beaucoup de stages pendant mes études. En cours, on t’apprend à être indépendant, à créer, à présenter. Quand tu arrives dans un bureau, on ne te laisse pas dessiner ni créer. Ils n’ont pas besoin de quelqu’un qui réfléchit. Tu es le "grouillot", c’est-à-dire le scribe. » « Ce n’était pas épanouissant pour moi, j’étais frustrée. » Décidée à changer de voie après l’obtention de son diplôme en 2015, la jeune femme suit toutefois les conseils de ses parents qui lui disent de se donner du temps. Elle, qui s’était spécialisée sur les constructions en zones inondables, entre en école d’ingénieurs à l’École spéciale des travaux publics. Elle y effectue un master spécialisé en urgentiste, bâtiment et infrastructure. « Je me suis formée aux risques cycloniques et sismiques notamment. » Elle ponctue sa formation par un stage au ministère de l’Écologie. En 2016, devenue à la fois architecte et ingénieure, Sarah ne s’imagine pas évoluer dans l’un ou l’autre de ces métiers.
Elle prend alors une pause « pour faire des choses pour elle ». « J’avais déménagé en banlieue. Je vivais dans une maison où j’avais un poulailler, un potager. J’étais sensible à l’écologie. Je faisais mes propres cosmétiques, que j’offrais à mon entourage. Je prenais énormément de plaisir à faire ça. » Séduits par ses produits, ses proches lui conseillent de se lancer dedans. Formations avec un pharmacien sur la savonnerie, sur les normes européennes, sur le développement d’une marque… Pendant plus de deux ans, la Calédonienne travaille sur ce projet. « Pour m’en sortir financièrement, je donnais des cours de soutien aux étudiants. » Mais la jeune femme doit revoir ses priorités. « J’avais rencontré beaucoup de gens qui étaient en création d’entreprise et qui au bout de trois-quatre ans ne gagnaient toujours pas leur vie. J’ai mis mon projet en stand-by. » En 2019, grâce à un ami, elle intègre une société de gestion de patrimoine. Le travail lui plaît sur la forme mais pas dans les faits et Sarah arrête au bout de quelques mois. Là encore, son réseau et son esprit d’initiative lui permettent de rebondir. En mars 2020, la Calédonienne intègre un cabinet de conseil et d’intégration pour une solution Microsoft. Au quotidien, la jeune femme récolte des données clients en vue d’élaborer une stratégie marketing. « J’ai été recrutée pour ma polyvalence et mon côté créativité. » Épanouie dans sa nouvelle vie, Sarah assume chaque pan de son histoire étudiante et professionnelle. « J’ai un parcours atypique et formateur. Il sort de l’ordinaire mais je n’ai jamais eu de problème à trouver un job. Tant que tu arrives à le justifier, il n’y a pas de souci. »
par ambre@lefeivre.com
Cette volonté de s’accomplir seule, de découvrir le monde par ses propres moyens, se manifeste tôt. A l’adolescence, sur les recommandations de sa mère (qui travaille à la CPS), la Calédonienne décide de partir en famille d’accueil aux États-Unis. En septembre 2007, la voilà à 14 ans au lycée français de San Francisco. « J’avais envie de voir ailleurs, d’apprendre l’anglais. J’étais déterminée et me sentais privilégiée. » La Nouméenne passe deux années et demi en tant que lycéenne en Californie. « Après mon bac, je maitrisais l’anglais et l’espagnol, je savais faire des choses seule, j’avais voyagé seule. Je savais aussi me donner un rythme de travail, je m’étais cadrée toute seule pour mes études. » Bachelière avec mention, Sarah envisage de poursuivre ses études à Montréal mais une rencontre amoureuse change ses plans pour Paris. Elle intègre une double formation qui s’articule entre cours de prépa et cours à l’université de Nanterre dans le but de passer le concours de l’École Normale Supérieure. « J’ai fait ce choix de manière stratégique et aussi par hasard. » Six mois plus tard, l’étudiante arrête la prépa. « Le droit ne me plaisait pas. » Sarah valide toutefois sa première année à l’université avant d’envisager un autre cursus.
L’architecture lui semble alors le métier idéal pour elle. « Ma famille paternelle est dans le monde du bâtiment et j’avais envie de relever ce challenge de mêler un savoir technique à de la culture générale et au fait de créer dans un cadre normé. » La Calédonienne est admise à l’École normale supérieure d’architecture de Paris Val de Seine. Si pendant cinq ans, Sarah est ravie de son choix, elle se rend compte qu’il y a un monde entre les cours et l’exercice du métier. « J’ai fait beaucoup de stages pendant mes études. En cours, on t’apprend à être indépendant, à créer, à présenter. Quand tu arrives dans un bureau, on ne te laisse pas dessiner ni créer. Ils n’ont pas besoin de quelqu’un qui réfléchit. Tu es le "grouillot", c’est-à-dire le scribe. » « Ce n’était pas épanouissant pour moi, j’étais frustrée. » Décidée à changer de voie après l’obtention de son diplôme en 2015, la jeune femme suit toutefois les conseils de ses parents qui lui disent de se donner du temps. Elle, qui s’était spécialisée sur les constructions en zones inondables, entre en école d’ingénieurs à l’École spéciale des travaux publics. Elle y effectue un master spécialisé en urgentiste, bâtiment et infrastructure. « Je me suis formée aux risques cycloniques et sismiques notamment. » Elle ponctue sa formation par un stage au ministère de l’Écologie. En 2016, devenue à la fois architecte et ingénieure, Sarah ne s’imagine pas évoluer dans l’un ou l’autre de ces métiers.
Elle prend alors une pause « pour faire des choses pour elle ». « J’avais déménagé en banlieue. Je vivais dans une maison où j’avais un poulailler, un potager. J’étais sensible à l’écologie. Je faisais mes propres cosmétiques, que j’offrais à mon entourage. Je prenais énormément de plaisir à faire ça. » Séduits par ses produits, ses proches lui conseillent de se lancer dedans. Formations avec un pharmacien sur la savonnerie, sur les normes européennes, sur le développement d’une marque… Pendant plus de deux ans, la Calédonienne travaille sur ce projet. « Pour m’en sortir financièrement, je donnais des cours de soutien aux étudiants. » Mais la jeune femme doit revoir ses priorités. « J’avais rencontré beaucoup de gens qui étaient en création d’entreprise et qui au bout de trois-quatre ans ne gagnaient toujours pas leur vie. J’ai mis mon projet en stand-by. » En 2019, grâce à un ami, elle intègre une société de gestion de patrimoine. Le travail lui plaît sur la forme mais pas dans les faits et Sarah arrête au bout de quelques mois. Là encore, son réseau et son esprit d’initiative lui permettent de rebondir. En mars 2020, la Calédonienne intègre un cabinet de conseil et d’intégration pour une solution Microsoft. Au quotidien, la jeune femme récolte des données clients en vue d’élaborer une stratégie marketing. « J’ai été recrutée pour ma polyvalence et mon côté créativité. » Épanouie dans sa nouvelle vie, Sarah assume chaque pan de son histoire étudiante et professionnelle. « J’ai un parcours atypique et formateur. Il sort de l’ordinaire mais je n’ai jamais eu de problème à trouver un job. Tant que tu arrives à le justifier, il n’y a pas de souci. »
par ambre@lefeivre.com