Christopher Gygès, porte-parole et membre du gouvernement, a été mis en examen, le 10 décembre, pour délit de concussion. Il lui est reproché d’avoir perçu des indemnités excessives, en 2014, alors qu’il était collaborateur politique de Sonia Backès au gouvernement.
A l’époque, Christopher Gygès était encore collaborateur politique de Sonia Backès, sous le gouvernement d'Harold Martin. Les élections provinciales et le renouvellement des institutions passant par-là, il voit son contrat prendre fin. Il est finalement réembauché à peine un mois plus tard, toujours auprès de Sonia Backès, mais en tant que directeur de cabinet, cette fois, sous le gouvernement de Cynthia Ligeard.
Plus de 5 millions de francs
Mais dans ce court laps de temps, Christopher Gygès aurait perçu des indemnités de congés payés et de licenciement, pour un peu plus de 5 millions de francs. On lui reproche aussi d’avoir touché un salaire de 650 000 francs, au-delà du plafond réglementaire de 600 000 francs.
Le pavé dans la marre
C’est Philippe Germain, le président du gouvernement suivant, qui a jeté le pavé dans la marre. En juillet 2015, il porte plainte pour détournements de fonds publics. Une plainte classée sans suite au motif que l’infraction n’est pas suffisamment caractérisée.
Mis en examen
Puis en 2017, Philippe Germain réitère, en se constituant cette fois partie civile. Trois ans plus tard, et après l’ouverture d’une information judiciaire, durant laquelle plusieurs membres du gouvernement ont été auditionnés, Christopher Gygès est finalement mis en examen le 10 décembre. Non pour détournement de fonds publics, mais pour délit de concussion.
Délit de concussion
Le délit de concussion est une procédure relativement peu connue. Il concerne les personnes dépositaires d’une mission de service public qui auraient perçu des sommes indues. Un délit pour lequel il y a eu très peu de condamnations par le passé.
« Serein »
Christopher Gygès, lui, se dit « serein » dans cette affaire. Pour le moment, il est toujours présumé innocent. Il n’a pas souhaité s’exprimer officiellement, mais il assure que ces indemnités et ces rémunérations avaient été validées, par la direction des ressources humaines de la Nouvelle-Calédonie et par le contrôle de légalité.
Dans le viseur de la justice
Pour Christopher Gygès, cette affaire n’est qu’ « un règlement de compte politique ». Et s’il ne rentre pas dans le détail, il fait bien évidement référence à Calédonie ensemble, dont certains membres ont été, eux aussi, récemment dans le viseur de la justice.