Le colloque des langues autochtones en Océanie francophone s'ouvre à Wallis et Futuna

Aujourd'hui s'ouvre à Mata Utu, le colloque international de l'académie des langues de Wallis et Futuna. Il réunit jusqu’à vendredi, les trois académies de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie, de Wallis et Futuna ainsi que des chercheurs linguistes et des spécialistes de la région et de métropole
Lors de ce colloque intitulé « Langues autochtones en Océanie Francophone », il sera question de s'interroger sur la transmission et la valorisation des langues autochtones, d'affirmer les liens linguistiques culturels et historiques et de favoriser le rayonnement des académies de langues dans les espaces francophones d'Océanie.

Écoutez Adriano Favole, professeur en anthropologie culturelle.
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La matinée de mercredi sera consacrée à la place des langues régionales dans l'enseignement ; un sujet d'actualité que les participants au colloque ne manqueront pas de relever.

En effet, jeudi dernier, l'Assemblée Nationale a adopté la proposition de loi sur la protection et la promotion des langues régionales. Elle les reconnaît comme "éléments faisant partie du patrimoine" et réaffirme la signalétique bilingue sur les panneaux. En revanche, le renseignement a été retiré du texte. Dans la nouvelle version de la convention du premier degré proposée par l'État à la mission catholique de Wallis et Futuna, il est précisé la suppression dans les emplois du temps des écoles, des heures d'enseignement des langues locales.
 

Les langues vernaculaires dès la maternelle


À l'école maternelle, parler en futunien et apprendre et réfléchir en futunien, c'est naturel. Dans le reportage ci-dessous, une vingtaine d'élèves de la grande section de l'enseignement bilingue apprennent en chantant, un bon moyen de motiver les troupes.

Les enfants suivent 24 heures de cours hebdomadaires, dispensés en futunien et en français. Côté matière, les élèves suivent le même programme. Tout se fait dans les deux langues, car cela permet d'éviter le décrochage pour les élèves dont le français n'est pas la langue maternelle.

"Il faut qu'ils sachent la langue paternelle ou maternelle, avant d'aller vers le français. Comme j'utilise le bilinguisme, là c'est un transfert tout de suite" explique Malia Ponia Bui, enseignante en grande section. 

Malgré une culture essentiellement bilingue, les enseignants établissent le triste constat de la montée en puissance de l'insécurité langagière. Les enfants ont soit du mal à parler correctement en français, soit dans la majorité des cas, ils préfèrent s'exprimer en français, au détriment de leur langue maternelle.

Retrouvez le reportage de Wallis 1ère.
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