16 cas de coqueluche comptabilisés à ce jour pour janvier 2025. La maladie sévit en ce moment en Nouvelle-Calédonie. 156 cas et 10 hospitalisations, dont 8 chez les moins de 5 ans d'après le bulletin épidémiologique du réseau des médecins sentinelles en décembre dernier. Le vaccin contre la coqueluche est obligatoire. Cela n'empêche pas l'infection de circuler.
C'est quoi la coqueluche ?
Il s'agit d'une infection respiratoire très contagieuse causée principalement par la bactérie Bordetella pertussis transmise par les gouttelettes en suspension : par la toux. Un autre virus peut aussi être responsable de la maladie et il serait très variable d'un pays à l'autre. L'OMS évoque même des coqueluches endémiques dans tous les pays. La phase d'incubation d'une durée de deux semaines est souvent asymptômatique. Les symptômes de cette maladie, durant la phase dite "paroxystique" :
- toux persistante (de plus de 7 jours), sans fièvre dans la majorité des cas.
- quintes de toux associées à une reprise inspiratoire difficile, et parfois des vomissements survenant après les quintes.
- chez les nourrissons : apnées parfois accompagnées de bradycardies (rythme cardiaque inférieur à la normale), ou encore des accès de cyanose (coloration bleutée de la peau).
Enfin, la phase de convalescence peut durer plusieurs semaines.
Quels sont les risques ?
Les risques sont plus élevés chez les nourrissons, les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. Chez les jeunes enfants, les autorités de santé évoquent des complications de type : pneumonies ou affections neurologiques (crises convulsives, encéphalites). Chez le nourrisson, la coqueluche peut engendrer défaillance respiratoire ou multiviscérale et parfois donc un décès.
Les infections asymptomatiques ou légèrement symptomatiques sont courantes, surtout chez les personnes déjà vaccinées.
J'ai été étonnée de voir la coqueluche chez des enfants plutôt bien vaccinés.
Stéphanie Barbet, médecin généraliste
La vaccination est obligatoire en Nouvelle-Calédonie depuis1987. Ci-dessous, le calendrier vaccinal disponible sur le site de la direction des affaires sanitaires et sociales du gouvernement.
Les causes épidémiques avancées ?
D'après l'OMS, des épidémies périodiques de coqueluche surviennent tous les deux à cinq ans à l'échelle mondiale.
Les autorités avancent plusieurs hypothèses concernant la contagion périodique. Il y a notamment, l'apparition de la Covid-19, ou plutôt les gestes barrières mises en oeuvres pour limiter la transmission. Moins de maladies oui, mais donc aussi moins d'infections asymptomatiques jouant le rôle de rappels naturels immunitaires pour les populations vaccinés. Et toujours en lien avec la période Covid : l’évolution des protéines produites par la bactérie Bordetella pertussis, agent de la coqueluche. En résumé, plus rare avant la pandémie. Enfin : la résistance aux antibiotiques de première intention utilisés contre la coqueluche.
Comment se protéger et protéger les autres ?
- Le port du masque
Une fois la maladie diagnostiquée, le traitement pour soigner la coqueluche s'appuie, donc, sur les antibiotiques. Le port du masque est recommandé notamment pour les personnes en contact avec les malades, ou les malades eux-mêmes. Tout comme le lavage de main régulier pour tout le monde.
Le masque a été trop vite oublié, contrairement à nos voisins asiatiques, et c'est dommage !
Brice Lassauce, médecin généraliste
"Dès qu'on a un rhume, une grippe ou des symptômes, on devrait mettre le masque pour éviter de contaminer son entourage, sa famille... ou son médecin", insiste Brice Lassauce. Et d'ajouter : "Ce qu'on veut c'est éviter de surcharger les services médicaux surtout en ce moment."
- Être à jour de sa vaccination
Les autorités de santé locales appellent également à vérifier le respect du rappel vaccinal. Les adultes ont jusqu'à 40 ans pour le réaliser. Brice Lassauce, médecin généraliste confirme : "Les patients atteints sont, pour beaucoup, à distance de leur vaccination". Une constante confirmée avec la patientelle de Stéphanie Barbel. Sur les 6 patients diagnostiqués : 4 étaient des enfants âgés de moins de 6 ans et la coqueluche est intervenue avant le rappel vaccinal (programmée à 6 ans), au moment donc où la protection vaccinale serait diminuée.
Santé publique France indique que les clusters, ou foyers, sont souvent intrafamiliaux ou identifiés en collectivité. Stéphanie Barbet confirme la transmission au sein des familles : "Depuis avril, sur les 6 patients que j'ai vu pour la coqueluche, deux faisaient partie d'une fraterie, une autre était la grand-mère d'une petite patiente". La direction des affaires sanitaires et sociales précise sur une page dédiée qu'une personne malade peut contaminer en moyenne 15 à 17 personnes au sein du milieu familial ou de la collectivité.