"Compliqué", "contente" : des Brésiliens de Calédonie réagissent à l’élection de Lula

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Le Brésil au cœur de l’actualité mondiale, avec la présidentielle qui voit Jair Bolsonaro "rendre" le fauteuil à Lula. Comment cette élection mouvementée a-t-elle été vécue par leurs compatriotes de Nouvelle-Calédonie ? Double témoignage.

Elyson Silva, chef cuisinier dans un restaurant nouméen, est arrivé en Calédonie en 2019. Kelly Savarese, jeune mère de famille, y est installée depuis 2020. Et ces deux Brésiliens n’ont pas manqué de réagir à la présidentielle qui vient de se jouer dans leur immense pays d’origine, aux quelque 215 millions d’habitants. 

Victoire à 50,9 %

Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi cette élection, Lula a remporté de justesse le second tour, ce dimanche 30 octobre. Un retour qui pouvait sembler improbable, pour Luiz Inacio Lula Da Silva, chef de l’Etat de 2003 à 2011, passé entre-temps par les cases prison et inéligibilité avant d’être libéré, blanchi de ces condamnations et candidat à la présidentielle 2022. Au terme du scrutin le plus serré de l’histoire brésilienne, l’ancien sidérurgiste reprend le fauteuil à Javier Bolsonaro. Par 50,9% des votes exprimés contre 49,1 % au président sortant, classé à l’extrême-droite de l’échiquier politique.  

"Le pays s'est complètement divisé"

"J’espère que ça va bien se passer", commentait Elyson Silva suite à ce résultat. Mais le trentenaire s’attendait à des lendemains quelque peu difficiles, après une séquence électorale comme celle-ci. "J’ai vu que le pays s’est complètement divisé, dit-il. Ce n’est pas bon parce qu’il y toujours quelqu’un qui n’est pas content et ça, ce n’est pas bien pour la nation." Kelly Savarese se veut de son côté confiante. "J’avoue que j’étais contente, avec l’élection de Lula. Il fait partie du Parti travailliste qui était au pouvoir plusieurs années, retient-elle. Ils ont fait beaucoup de choses pour la population, surtout pour la population de classes basse et moyenne."

Depuis, le président sortant et candidat vaincu est sorti du silence qu’il observait et il a annoncé qu’il suivra "les règles de la Constitution". Puis son chef de cabinet a confirmé qu'il débuterait le processus de transition présidentielle "pour respecter la loi du pays". Dans l’intervalle, ses partisans avaient dressé de nombreux barrages routiers.