Covid-19 : les entreprises calédoniennes subissent les effets du variant Omicron

Vue aérienne du quartier industriel et commercial de Ducos, à Nouméa
Particulièrement contagieux, le variant Omicron circule activement au sein de la population calédonienne. Et cela a des conséquences sur les petites et moyennes entreprises. Certaines se retrouvent sans aucun employé au travail. Une situation difficile à gérer pour les patrons.

Depuis plusieurs semaines, les petites et moyennes entreprises paient un lourd tribut à l'épidémie de Covid. Proximité de lieu, liens souvent familiaux, la contagion est très rapide et incontrôlable. Les employés sont touchés les uns après les autres, l'entreprise tourne alors au ralenti.

"C’est difficile, on réorganise tout" 

Pas facile d’être un petit patron en ces temps de Covid. Erwan Schmid, livreur de gaz, a vu tous ses employés tomber malades en même temps la première semaine de février. Avec la contagiosité du variant Omicron, le chef d’entreprise a dû faire face à l’absence soudaine de ses cinq salariés.
"On se dit qu’on n’y arrivera pas. C’est difficile, on réorganise tout, et on essaye d’être bien organisé pour pouvoir passer d’un véhicule à un autre pour ne pas perdre de temps au rechargement…" explique le gérant de la société. "Et puis, les clients acceptent d’avoir un peu de délai supplémentaire à la livraison puisque j’étais tout seul".
Erwan Schmid a dû arrêter ses livraisons aux particuliers pour privilégier les entreprises. Un choix qui lui coûte 15 à 20 % de son chiffre d’affaires mensuel, soit un million et demi de francs CFP. Sa société est trop petite pour bénéficier des aides ou subvention publiques. Pas non plus de recours possible à des intérimaires.
"C’est difficile l’intérim. J’y ai pensé, malheureusement, c’est de la matière dangereuse, c’est des produits qui sont lourds, il y a une technique qu’il faut avoir pour pouvoir manipuler les bouteilles de gaz pour éviter de se faire mal au dos…" poursuit Erwan Schmid.

De lourdes conséquences sur le chiffre d’affaires

 Juste à côté, un petit patron mécanicien a dû faire face à la même galère. En quelques jours, ses deux employés étaient touchés, dans l’impossibilité de travailler. Il a fallu mettre les bouchées doubles et parer au plus urgent.
"Ça nous a beaucoup impacté par rapport à nos méthodes de travail parce qu’on avait effectivement du boulot derrière à étaler. A un moment, j’ai eu deux employés qui ont eu le Covid en même temps. C’est à dire que pendant deux, trois jours, je me suis retrouvé tout seul" explique Andy Lucien. "On a eu un cyclone récemment donc des rendez-vous ont été décalés. Et par la suite, on doit rattraper tout ça. Sur notre chiffre d’affaires, ça a un très gros impact, entre 40 et 60 % de pertes".

Si l’on parle souvent des conséquences du variant Omicron sur les services publics, l’enseignement, l’hôpital, ou les transports, il faudra aussi faire le bilan des pertes supportées par les PME et PMI du territoire.
Le reportage à Ducos de Laurence Pourtau et Carawiane Carawiane 

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L’invité du JT

Yann Lucien, le président de la CPME (confédération des petites et moyennes entreprises) était l’invité ce 15 avril, du JT de NC la 1ère avec Medriko Peteisi. 

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