Cela semblait encore impossible il y a quelques jours, mais les annonces commencent à apparaître sur les réseaux sociaux. De plus en plus de structures de loisirs de Nouméa proposent des centres ou des activités pour les deux semaines de vacances à venir.
Trouver une nouvelle salle
Des offres qui s'adaptent, souvent dans des lieux différents, toujours avec comme priorité d'assurer la sécurité des enfants. "J'ai pris ma décision dimanche dernier", raconte Sylvie Joreau, gérante de l'Art et la manière. "Comme je suis basée au 7e km d'habitude, il a fallu que je cherche un autre endroit, parce qu'il peut y avoir des embouteillages et ce n'était pas assez sécurisé."
Après avoir lancé un appel, elle a finalement trouvé un espace auprès d'un partenaire. Une salle de sport basée dans un hôtel de l'Anse-Vata. "Il y a tout de même quelques contraintes, j'ai un nombre de places limitées. J'ai demandé aux familles de fournir des repas froids, comme je n'ai pas de micro-ondes sur place. Et comme ce sont des cours d'art et de dessin, il a fallu que je réorganise tout le côté matériel. Je dois penser à tout, pour qu'il ne nous manque rien."
"Un besoin vital de transmettre"
Les enfants qui participent régulièrement à ses cours ont rapidement répondu présents. "J'ai voulu proposer quelque chose aux jeunes, parce que pendant les blocages j'ai organisé des après-midi avec ceux de ma résidence et ça leur a fait du bien."
Il faut leur changer les idées.
Sylvie Joreau, gérante de l'Art et la manière
Au programme : l'univers féerique tropical et Gourmandise Kawaï. "Pour moi c'est un besoin vital de transmettre, je suis super contente ! En plus, je touche des enfants de ce quartier qui d'habitude ne viennent pas jusqu'au 7e km."
Complet en 24 heures
Même état d'esprit dans ce cours de théâtre. Là aussi il a fallu trouver un nouvel espace d'accueil. "Il y a une semaine je me suis dit que ça commençait à se débloquer. J'ai moi-même trois enfants à la maison et je sais qu'ils ont besoin de se défouler", détaille Matthieu Fleury, directeur artistique de La Claque improvisation. "J'ai commencé par contacter les familles des jeunes qui viennent régulièrement, pour prendre un peu le pouls et la première semaine s'est remplie en 24 heures."
Il lui reste encore quelques places pour la deuxième semaine mais là encore ça part vite. Les enfants âgés entre 8 et 15 ans feront de l'improvisation le matin et réaliseront un faux journal télévisé l'après-midi. "L'idée c'est vraiment qu'ils s'amusent. S'ils veulent parler de ce qu'il se passe, ils le feront, mais je ne vais pas les orienter là-dessus. J'essaye toujours de les accueillir dans l'humour."
À Dumbéa aussi
Sur la commune de Dumbéa, l'ouverture du Paintball et du lasertag de Nakutakoin n'est pas prévue pour la première semaine, mais ça sera le cas pour du 10 au 14 juin. "Ça y est, ça circule sur la Sav", se réjouit Sam, le gérant de l'entreprise Adrénaline. "Donc on relance l'activité. C'est ça ou on meurt de toute façon !" La communication va être relancée très prochainement.
Un soulagement pour les parents qui travaillent dans le secteur. "On a des enfants de Nouméa, mais aussi de Dumbéa et de Païta qui viennent, pour qui c'est plus proche."
Les Villages de Magenta complets
Si les petites structures doivent s'adapter, c'est encore une autre paire de manches pour les grosses associations. Les Villages de Magenta ont perdu l'essentiel de leur matériel quand leur dock est parti en fumée.
Mais les équipes se démènent pour les familles qui ont besoin d'elles. "Le plus gros problème reste les lieux d'accueil", confirme Brieuc-Pierre Large, directeur général. "Il y a très peu d'écoles disponibles, comme beaucoup d'entre elles ont été abîmées. Par la province, on a trouvé un site au PLGC."
Là aussi, le centre est complet, toutes les places disponibles ont été prises d'assaut.
Pas de goûter
Pour accueillir autant d'enfants dans de bonnes conditions, bien d'autres problématiques se posent. "Pour le repas de midi, c'est bon pour notre prestataire, mais pour le goûter on a dû demander aux parents de le fournir." Pas de thématique particulière pour ce centre de vacances. "Si on devait en choisir un ça serait : aérer l'esprit des enfants."
Ce qui est bien c'est qu'on a une équipe suffisante et même des intervenants."
Brieuc-Pierre Large, directeur général des Villages de Magenta
Un manque de matériel
Mais les animateurs vont tout de même devoir faire preuve d'imagination. De la peinture et des ciseaux par exemple ont été récupérés dans certaines écoles, mais cela reste assez sommaire. L'association a d'ailleurs déjà commencé à sensibiliser les parents à ce sujet. Ceux qui le peuvent sont invités à déposer du matériel au bureau de l'association. "On estime nos pertes à 10 millions et encore on n'a pas perdu de véhicules."
L'association ne baisse pas pour autant les bras devant ces difficultés. "On se rend compte qu'il y a énormément de besoins. Il y a des parents qui reprennent le travail. Il nous reste encore de la place mais ça se remplit très vite. On essaye aussi d'ouvrir un autre centre, si on y arrive." Pour aider les familles dans ce contexte exceptionnel et si difficile pour certains, l'association a baissé ses tarifs. "On fait la semaine à 5000 francs, pour tout le monde."
Des conditions si particulières que le directeur a rédigé un message très détaillé aux familles :