Les terrasses de la baie des Citrons et de l’anse Vata ne désemplissent pas depuis plusieurs semaines. Plus particulièrement depuis l’interdiction de vente d’alcool en commerce.
Les clients viennent y boire un verre ou manger sur le pouce, quand les restaurants des autres quartiers restent fermés en soirée. Est-ce que le couvre-feu repoussé à 21 h va changer la donne pour les restaurateurs ? Pas sûr, selon certains professionnels qui préfèrent se laisser du temps, après avoir déjà modifié leurs horaires, depuis le début de la crise.
On comprend bien par le bouche-à-oreille que les gens ne sont pas sereins.
Gabriel Chouxrestaurateur
Une reprise progressive
Gérant de l’Alinéa, à Motor-Pool, Pierre-Yves Grain ouvre désormais du mardi au samedi de 11 h 30 à 14 h, et le dimanche, depuis deux semaines, de 10 h 30 à 17 h. "Dans un premier temps, on va rester comme ça : 21 h, c’est un poil juste. Si après, c’est 22 h, pourquoi pas rouvrir dans un premier temps en fin de semaine. Comme on a Tuband à côté, le quartier est assez vide le soir."
A l’Edzen dans le quartier de Val-Plaisance, on prévoit de faire un essai à partir de samedi soir prochain. Mais reste à savoir, là encore, si les clients seront là. "Peut-être qu’une partie des gens qui résident dans les quartiers Sud vont plus sortir parce qu’ils n’ont pas trop peur dans ces quartiers, pense Gaël Choux, chef et gérant de l’Ed Zen. Par contre, ceux qui sont en dehors de Nouméa, je pense qu’ils prennent la route avant la tombée de la nuit."
L’établissement prend d'ailleurs la température en sondant sa clientèle. "On comprend bien par le bouche-à-oreille que les gens ne sont pas sereins."
Des situations inégales
Si les restaurateurs restent prudents, c’est en revanche une bonne nouvelle pour les bars, la livraison de pizzas ou même le cinéma. Caroline Musy propose des animations à l’Art Factory. "On va garder les concerts à la même heure. Les personnes seront moins pressées de rentrer chez elles et le personnel aussi. Car quand le couvre-feu était à 20 h, ça se finissait à 19 h, le temps de ranger, nettoyer et que le personnel rentre chez lui."
La situation est, en revanche, bien plus compliquée en dehors de Nouméa pour les restaurateurs de l’agglomération ou même en Brousse, car la crise en cours a mis un sérieux coup de frein aux déplacements des Calédoniens.
Quant aux cavistes, ils sont eux aussi en souffrance : la vente d’alcool, même le vin, reste interdite pour l’instant jusqu’au 29 juillet, sur tout le territoire.