C'était une voix, et derrière elle, une passion qu'il a partagée avec le pays tout entier. Coco Peyrolle est décédé vendredi dans sa 86e année.
Soixante-dix ans de commentaires
" Je n'ai jamais eu de cheval pour ne pas faire de favoritisme, et je ne parie jamais ce qui me permet d'être impartial dans mes interventions", expliquait-il en 2002, lors d'une réunion à La Foa. Il devient le lien entre les commissaires de course et le public, dans les hippodromes, mais aussi pour les radios et la télévision. Son style enjoué et rigoureux fait des émules.
"Une voix typique"
Il devient un modèle pour Jean-Yves Marinacce qui prendra son relais aux commentaires."Il avait cette pêche et cette voix typique. En règle générale, il était très bien vu du monde hippique calédonien, et pourvu que cela dure après sa disparition", témoigne son ami. Jean-Yves s'est déplacé de son domicile à l'hippodrome Henry-Milliard avec quelques archives pour partager leurs souvenirs communs. Il y a notamment cette affiche qui fait la promotion du premier Festival du cheval, organisé à La Foa en 1974 par la Société d'encouragement pour la race chevaline calédonienne, la SECC, devenue aujourd'hui UPRA.
A l'origine de l'Upra
"Coco était l'un des fondateurs de cette société. Elle recensait tous les poulains de descendance pur sang sur le territoire avec de nombreuses précisions : date de naissance, caractéristiques physiques. À l’époque, on faisait une fiche signalétique que l'on remplissait à la main. Il a eu un rôle important dans le recensement de la génétique calédonienne."
Un homme très investi dans le milieu hippique, également secrétaire et handicapeur pour la Société sportive de Nouvelle-Calédonie.
Éleveur à Ouaco
Longtemps fonctionnaire dans l’administration territoriale, Coco Peyrolle s’était reconverti comme éleveur à Ouaco après avoir travaillé un temps pour le groupe Lafleur. Il s’était là aussi mis au service des autres en devenant notamment observateur volontaire pour Météo France, partageant ses relevés pluviométriques et de températures.
Coco Peyrolle aura marqué son temps par son engagement, son sourire et sa gentillesse.
"Un authentique Broussard"
"Véritable encyclopédie de l’histoire de l’hippisme, c’est assurément une page de plus du grand livre du cheval qui se tourne", témoigne le député Nicolas Metzdorf sur sa page Facebook.
Jean-Pierre Taïeb Aïfa, l'ancien maire de Bourail, gardera de son ami l'image "d'un authentique Broussard, un vrai Calédonien, un homme de caractère, passionné qui ne manquait jamais une course. Il venait de Ouaco pour faire le speaker dans les courses du Sud, toujours dans un bénévolat total et surtout, c'était quelqu'un qui connaissait tous les chevaux, il ne se trompait jamais."