Emmanuel Macron : "la France ne serait pas la même sans la Nouvelle-Calédonie"

Emmanuel Macron s'adressant aux Calédoniens à Nouméa, le 5 mai 2018.
Samedi 5 mai, au Théâtre de l'île à Nouméa, Emmanuel Macron s'est exprimé pour le dernier jour de sa visite d'Etat en Nouvelle-Calédonie. L'essentiel du discours solennel du président de la République. 
Ce discours devant près de 350 personnes, au Théâtre de l'île, a été solennel et hautement symbolique. Emmanuel Macron s'est posé en rassembleur des mémoires et de l'histoire. Sur le passé, le président évoque la nécessité de "mettre des mots pour qu'il ne pèse pas comme un couvercle". Il s'est livré à un exercice de reconnaissance de chacune des légitimités. "Jamais nous n'oublierons la colonisation, la ségrégation des Kanak. Il faut le dire sans détour le combat des kanak pour retrouver leur dignité était juste. C'est en reconnaissant les blessures de l'histoire qu'on peut les cicatriser”. Emmanuel Macron a également rendu hommage aux bagnards, transportés, relégués, aux pionniers et à tous ceux qui ont forgé la Nouvelle-Calédonie, venus d'Asie, du Pacifique, ou d'ailleurs. Une addition d'histoire, puis la violence et les morts d'Ouvéa de 1988 et 1989. "Ce sont toutes nos victimes", a déclaré le chef de l'Etat.

A chaque étape, les Calédoniens furent moteur et l'Etat les accompagna. C'est bien cela qui a été fait durant les 30 dernières années. Ce lent parcours de la reconnaissance. 


Emmanuel Macron développe ensuite l'axe du chemin parcouru, les Accords, les figures de Jean-Marie Tjibaou, de Jacques Lafleur, de Michel Rocard, de Lionel Jospin mais aussi de Jean Lèques et de Jacques Iekawé. Puis il évoque l'avenir proche, sur le référendum du 4 novembre "ce n'est pas au chef de l'Etat de prendre position sur une question qui est posée aux seuls calédoniens mais sans la Nouvelle-Calédonie la France ne serait pas la même (...) Le gouvernement est pleinement engagé dans la sincérité du scrutin. L'Etat fera tout pour que le résultat soit incontestable.” Un nouvel appel est lancé à la responsabilité de chacun face au risque de division. 

J'en appelle à votre responsabilité et votre unité. Il appartient à vous tous de ne pas faire reculer l'Histoire. 


Un appel à l'unité aujourd'hui, après les liens du passé, et un appel vers l'avenir. "La meilleure façon d'aborder les mois à venir c'est peut être de changer de conjugaison, imparfait et passé composé, mais vouloir conjuguer au futur.” Un futur économique lié au nickel, au tourisme, à la mer, à la formation de la jeunesse mais aussi à l'égalité femmes-hommes. Un futur incarné par cette rencontre avec Ginette, fillette d'Ouvéa, avec qui le chef de l'Etat a planté un cocotier ce samedi 5 mai. “Dans les trois provinces que j'ai foulé, j'ai vu cette même pudeur, cette même exigence, cette même jeunesse. Nous avons un devoir : C'est notre jeunesse. C'est le seul et le plus important. Ce matin à Ouvéa j'ai planté un cocotier. C'est l'arbre de l'avenir. Il a été planté avec plusieurs enfants dont une petite Ginette. Je lui ai donné une mission : surveiller l'arbre pour qu'il pousse bien. Nous lui devons une mission, à elle : qu'elle puisse grandir comme elle le mérite, en Nouvelle-Calédonie, en ayant toutes les chances avec elle. Parce que ses parents, ses grand-parents, ses frères, ses oncles, auront aussi décidé ensemble de regarder l'avenir”, a conclu Emmanuel Macron. 

L'intégralité du discours d'Emmanuel Macron au théâtre de l'île