Des dizaines de lézards et des centaines de plantes endémiques de la Nouvelle-Calédonie, pour la plupart uniques au monde, risquent de disparaître selon un rapport publié, mardi 10 décembre, par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les menaces, déjà bien identifiées, incluent principalement les feux de brousse, l’exploitation minière, les espèces invasives, mais aussi le braconnage.
Un écosystème menacé par des causes multiples
Selon l’UICN, ce sont 69 espèces de lézards, dont plusieurs geckos et scinques, et 643 espèces végétales telles que des fougères, orchidées et arbres, qui sont inscrites pour la première fois sur la liste rouge des espèces menacées. Cette liste représente une évaluation mondiale des espèces en danger, et elle met en lumière un risque majeur pour la biodiversité locale.
L’étude, réalisée avec le soutien de l’Office français de la biodiversité (OFB) et du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), révèle que plus de 75 % de la flore et plus de 90 % des lézards de l’archipel n’existent nulle part ailleurs dans le monde, ce qui en fait un cas écologique exceptionnel mais aussi une région particulièrement vulnérable.
Les feux de brousse constituent la principale cause de destruction pour ces espèces, dévorant leurs habitats naturels.
L’augmentation de la fréquence des feux d’origine humaine, aggravée par la sécheresse, touche directement plus des trois quarts des plantes évaluées comme menacées.
l’Union internationale pour la conservation de la nature
Exploitation minière et braconnage : des menaces bien identifiées
L’exploitation des ressources minières, et notamment l’extraction de nickel, entraîne un défrichement massif. Cette activité dévaste les habitats naturels nécessaires aux espèces endémiques. L’UICN met en avant notamment la situation de deux espèces emblématiques :
- Thiollierea lenormandii, un arbuste aux fleurs en clochettes rouges
- Bavayia de Goro, un gecko arboricole endémique
Les deux espèces sont désormais classées comme "en danger", principalement en raison de l’impact des activités minières.
Par ailleurs, les espèces invasives, comme les rats, les cochons, les cerfs ou encore la fourmi électrique, contribuent également à ce déclin. Ces espèces affectent la quasi-totalité des populations de lézards indigènes en compétition pour les ressources alimentaires.
Le braconnage représente également une pression significative. L’UICN alerte notamment sur la capture illégale de lézards comme le Mniarogecko jâlu, un grand gecko endémique, dont la demande internationale pour les NAC (nouveaux animaux de compagnie) accroît le risque de disparition.