Rio Tinto tente un mea-culpa. Le géant minier a reconnu avoir infligé un dommage irréversible à des grottes préhistoriques qui furent habitées par des Aborigènes il y a plus de 46.000 ans, lors de travaux à l'explosif pour agrandir une mine de fer, dans la région reculée de Pilbara.
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Fin 2018, le géant anglo-australien du fer, avec ses partenaires japonais, Mitsui & Co et Nippon Steel & Sumitomo Metal, avait annoncé investir 1,55 milliards de dollars dans deux projets d'exploitation de minerai de fer en Australie Occidentale, à 5 000 kilomètres à l'ouest de la Nouvelle-Calédonie. Cet investissement était destiné au développement de deux gisements riches en minerais dans la région de Pilbara qui se situe à 1 200 kilomètres au nord-est de Perth, la capitale régionale.Cette décision, confirmait le virage de Rio Tinto qui se délestait de ses actifs en charbon pour se concentrer sur ses principales matières premières, telles que le minerai de fer. Rio Tinto est l'un des principaux employeurs d'Australie. C'est dans ce contexte qu'intervient la destruction de grottes sacrées pour les Aborigènes.
"En 2013, une approbation officielle avait été accordée à Rio Tinto pour lui permettre de mener des activités à la mine Brockman 4 qui auraient un impact sur les grottes de Juukan, a déclaré le porte-parole. "Rio Tinto a travaillé de manière constructive avec le peuple du PKKP (Puutu Kunti Kurrama and Pinikura People, ndlr) sur une série de questions liées au patrimoine dans le cadre de l'accord et a, lorsque cela était possible, modifié ses activités pour éviter les atteintes au patrimoine et protéger les lieux ayant une importance culturelle pour le groupe".
Des tests ADN des cheveux avaient montré un lien génétique avec les ancêtres des indigènes qui vivent encore dans la région. Les fouilles de 2014 ont également permis de trouver l'un des plus anciens exemples de pierre à broyer jamais découverts en Australie.
La société autochtone locale a déclaré que les propriétaires traditionnels du site avaient appris que Rio Tinto prévoyait de faire sauter la gorge près des cavités rocheuses le 15 mai, mais que les tentatives de négociation avec la compagnie minière pour empêcher le dynamitage avaient échoué. Il leur a été expliqué que les charges explosives ne pouvaient pas être retirées ou laissées sur place sans danger.
Le gouvernement de l'État d'Australie occidentale est en train de revoir les lois encadrant l'exploitation minière dans le cadre d'un processus qui a débuté en 2018.
Destruction
Des représentants de la communauté ont affirmé que la grotte de Juukan Gorge, en Australie occidentale - un des plus anciens sites connus occupés par les Aborigènes en Australie - avait été détruite, qualifiant cet acte de "dévastateur" pour la communauté. Des explosifs ont été utilisés près du site dimanche, en accord avec les autorisations délivrées par le gouvernement de l'Etat il y a sept ans, a déclaré Rio Tinto dans un communiqué.
Réaction
"En 2013, une approbation officielle avait été accordée à Rio Tinto pour lui permettre de mener des activités à la mine Brockman 4 qui auraient un impact sur les grottes de Juukan, a déclaré le porte-parole. "Rio Tinto a travaillé de manière constructive avec le peuple du PKKP (Puutu Kunti Kurrama and Pinikura People, ndlr) sur une série de questions liées au patrimoine dans le cadre de l'accord et a, lorsque cela était possible, modifié ses activités pour éviter les atteintes au patrimoine et protéger les lieux ayant une importance culturelle pour le groupe".Histoire
Un an seulement après l'approbation du dynamitage, des fouilles archéologiques dans l'un des abris avaient mis au jour le plus ancien exemple connu d'outils en os en Australie -- un os de kangourou affûté datant de 28.000 ans -- et une tresse de cheveux vieille de 4.000 ans qui aurait été portée comme ceinture.Des tests ADN des cheveux avaient montré un lien génétique avec les ancêtres des indigènes qui vivent encore dans la région. Les fouilles de 2014 ont également permis de trouver l'un des plus anciens exemples de pierre à broyer jamais découverts en Australie.
Tristesse
"Les sites aborigènes connus en Australie qui sont aussi anciens que celui-ci se comptent sur les doigts de la main", a déclaré le président du Comité foncier Puutu Kunti Kurrama, John Ashburton, décrivant le site comme l'un des plus anciens sites occupés à l'échelle de tout le territoire. "Notre peuple est profondément attristé par la destruction de ces grottes et pleure la perte du lien avec nos ancêtres ainsi qu'avec notre terre".La société autochtone locale a déclaré que les propriétaires traditionnels du site avaient appris que Rio Tinto prévoyait de faire sauter la gorge près des cavités rocheuses le 15 mai, mais que les tentatives de négociation avec la compagnie minière pour empêcher le dynamitage avaient échoué. Il leur a été expliqué que les charges explosives ne pouvaient pas être retirées ou laissées sur place sans danger.
Obligations
"Nous reconnaissons que Rio Tinto a respecté ses obligations légales, mais nous sommes gravement préoccupés par l'intransigeance de la réglementation", a déclaré M. Ashburton. "Nous travaillons maintenant avec Rio Tinto pour sauvegarder les grottes restantes dans la gorge de Juukan et faire en sorte que l'information circule bien entre toutes les parties prenantes".Le gouvernement de l'État d'Australie occidentale est en train de revoir les lois encadrant l'exploitation minière dans le cadre d'un processus qui a débuté en 2018.