À Hawaï, exploiter les pêcheurs étrangers (Indonésiens, Vietnamiens, I-Kiribati...), c'est légal. La loi fédérale permet aux capitaines de recruter des sans papiers, à condition qu'ils ne posent jamais le pied sur le sol américain. Une situation propice à toutes sortes d'abus.
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À Hawaï, environ 700 pêcheurs sans papiers sont détenus à bord de leur bateau,dans des conditions de semi-esclavage.
Au marché aux poissons de Honolulu, quand la cloche retentit, c'est l'heure de enchères. Les espadons, les thons ahi s'arrachent à prix d'or. Un thon albacore peut se vendre 1300 dollars australiens.
Et ces poissons sortis des eaux de Hawaï sont présentés comme du thon durable pêché par des Hawaïens. Brooks Takenaka, est le grand maître des enchères, organisées depuis 1952 par son entreprise, United Fishing Agency: « Nous essayons de vendre des produits de qualité. Les gars risquent leur vie pour aller pêcher ces poissons. »
Mais justement, à Hawaï, les pêcheurs ont beau faire un métier dangereux, beaucoup ne sont pas protégés par le droit du travail. Une loi fédérale autorise les sans-papiers à travailler sur les bateaux de pêche, tant qu'ils ne descendent pas du bateau pour poser le pied sur le sol américain.
Ils sont recrutés principalement d'Indonésie, des Philippines, du Vietnam et de Kiribati. Et comme ils n'ont pas le droit de fouler le sol hawaïen, ils arrivent à Hawaï non pas par avion, mais par bateau. Les capitaines confisquent alors leurs passeports.
Ces pêcheurs semi-esclaves signent généralement des contrats de 2 ou 3 ans, et ils gagnent environ 350 dollars américains par mois, d'après l'agence de presse américaine AP, qui a réalisé une longue enquête sur l'exploitation des pêcheurs sans-papiers à Hawaï.
Kathryn Xian, de l'association anti-esclavage Pacific Alliance to stop slavery, interrogée sur ABC : « À Hawaï, la majeure partie des poissons sont pêchés et vendus grâce à l'exploitation de travailleurs migrants. Il semble que ce soit un réseau de trafic humain, qui est protégé par nos lois. »
Récemment, deux pêcheurs indonésiens ont réussi à s'enfuir de leur bateau, alors qu'il était amarré au quai du port de San Francisco. L'un d'eux a accepté de témoigner, anonymement, au micro de Bill Bainbridge, sur ABC : « Je n'étais pas traité comme un être humain. Plusieurs de mes amis ont été victimes d'accidents, mais à chaque fois, le capitaine a refusé de les emmener voir le médecin. »
D'après AP, environ 700 pêcheurs étrangers sans papiers seraient exploités par la flotte hawaïenne, qui engrange chaque année environ 110 millions de dollars américains grâce aux poissons et fruits de mer pêchés dans les eaux hawaïennes.
Les gardes-côtes et les douaniers américains inspectent régulièrement ces bateaux de pêche, mais ils n'ont pas le pouvoir d'imposer le respect du salaire minimum à bord. Certains élus hawaïens ont essayé de faire amender la loi fédérale pour accorder des visas temporaires aux pêcheurs étrangers, mais les propositions de lois ont à chaque fois été retoquées.
Au marché aux poissons de Honolulu, quand la cloche retentit, c'est l'heure de enchères. Les espadons, les thons ahi s'arrachent à prix d'or. Un thon albacore peut se vendre 1300 dollars australiens.
Et ces poissons sortis des eaux de Hawaï sont présentés comme du thon durable pêché par des Hawaïens. Brooks Takenaka, est le grand maître des enchères, organisées depuis 1952 par son entreprise, United Fishing Agency: « Nous essayons de vendre des produits de qualité. Les gars risquent leur vie pour aller pêcher ces poissons. »
Mais justement, à Hawaï, les pêcheurs ont beau faire un métier dangereux, beaucoup ne sont pas protégés par le droit du travail. Une loi fédérale autorise les sans-papiers à travailler sur les bateaux de pêche, tant qu'ils ne descendent pas du bateau pour poser le pied sur le sol américain.
Ils sont recrutés principalement d'Indonésie, des Philippines, du Vietnam et de Kiribati. Et comme ils n'ont pas le droit de fouler le sol hawaïen, ils arrivent à Hawaï non pas par avion, mais par bateau. Les capitaines confisquent alors leurs passeports.
Ces pêcheurs semi-esclaves signent généralement des contrats de 2 ou 3 ans, et ils gagnent environ 350 dollars américains par mois, d'après l'agence de presse américaine AP, qui a réalisé une longue enquête sur l'exploitation des pêcheurs sans-papiers à Hawaï.
Kathryn Xian, de l'association anti-esclavage Pacific Alliance to stop slavery, interrogée sur ABC : « À Hawaï, la majeure partie des poissons sont pêchés et vendus grâce à l'exploitation de travailleurs migrants. Il semble que ce soit un réseau de trafic humain, qui est protégé par nos lois. »
Récemment, deux pêcheurs indonésiens ont réussi à s'enfuir de leur bateau, alors qu'il était amarré au quai du port de San Francisco. L'un d'eux a accepté de témoigner, anonymement, au micro de Bill Bainbridge, sur ABC : « Je n'étais pas traité comme un être humain. Plusieurs de mes amis ont été victimes d'accidents, mais à chaque fois, le capitaine a refusé de les emmener voir le médecin. »
D'après AP, environ 700 pêcheurs étrangers sans papiers seraient exploités par la flotte hawaïenne, qui engrange chaque année environ 110 millions de dollars américains grâce aux poissons et fruits de mer pêchés dans les eaux hawaïennes.
Les gardes-côtes et les douaniers américains inspectent régulièrement ces bateaux de pêche, mais ils n'ont pas le pouvoir d'imposer le respect du salaire minimum à bord. Certains élus hawaïens ont essayé de faire amender la loi fédérale pour accorder des visas temporaires aux pêcheurs étrangers, mais les propositions de lois ont à chaque fois été retoquées.